Alors que le discours des dernières semaines sur la planète a été porté vers l’agriculture de proximité, l’achat local qui sont soudainement une découverte pour les gouvernements et même pour les syndicats agricoles les plus influents. Et si l’exportation était le modèle réel de l’après COVID-19 ?
Du moins c’est ce que semble penser Jean-Marc Fournier ex-ministre libéral au Québec, maintenant conseiller stratégique pour Syrus Réputation. Il rappelait récemment dans un texte de La Presse que «Le marché intérieur ne peut pas être une réponse universelle. D’abord parce qu’on ne peut pas produire tout ce que l’on consomme et que l’on ne peut pas consommer tout ce que l’on produit».
Jean-Marc Fournier participait au cours des dernières semaines à un atelier virtuel organisé par Open Diplomacy et l’ambassade du Canada sur le thème : «COVID, le protectionnisme sera-t-il le maitre mot de la sortie de crise ?»
Il rappelle dans un texte bilan paru dans ce quotidien qu’il faudra évidemment
sécuriser nos approvisionnements sanitaires et alimentaires mais milite pour la naissance de nouveaux marchés extérieurs de confiance. Le marché local lui semble plus une action de solidarité en ces temps de pandémie et il rappelle que l’économie durable « ne se fait pas chacun dans son coin».
Il appelle les dirigeants à préserver le marché américain le principal partenaire du Canada et les incite à bâtir «des marchés stables, libres de représailles et propres à donner confiance» tout en favorisant les acquisitions de produits canadiens.
Partisan de ne pas agir en silo il invite les dirigeants du monde d’après à bien analyser que nous sommes tous sur la même terre et que ce n’est pas le repli sur soi qui entrainera un avenir stable.
Jean-Marc Fournier plaide alors très clairement pour un leadership qui « construit des ponts entre les peuples plutôt que la crainte de l’autre», qui selon son analyse mènerait à une économie en déclin.
Le Canada est aussi un marché en soi
Alors que le monde d’après COVID se dessinera bientôt gardons en tête qu’au-delà des marchés internationaux qui seront nécessaires à une reprise économique nécessaire au maintien du filet social des pays développés, nous devrons aussi travailler sur le développement des marchés interprovinciaux, un élément souvent oublié dans les discours politiques et économiques au Québec.