Opinion: Le secteur des grains sème ses attentes électorales 2022

L’avenir s’annonce difficile pour le secteur des grains québécois, pourtant essentiel au rayonnement de l’économie et de la souveraineté alimentaire de notre territoire. En tant qu’agricultrices et agriculteurs, nous sommes non seulement au premier plan des bouleversements causés par le plus grand défi du siècle, soit les changements climatiques, mais aussi face à un déséquilibre entre le soutien que nous recevons de nos gouvernements et celui offert aux États-Unis et en Europe. Plusieurs risques qui sont hors du contrôle des fermes nécessitent absolument un meilleur appui gouvernemental afin de permettre aux productrices et producteurs d’ici de demeurer compétitifs.

Il y a quatre ans, nous lancions un signal aux différents partis politiques en course. À l’écoute, le parti qui allait en octobre 2018 prendre le pouvoir nous a tendu la main : la Coalition avenir Québec promettait, une fois élue, de bonifier le soutien en agroenvironnement, d’améliorer les programmes de sécurité du revenu et ultimement d’attaquer de front la compétitivité du secteur des grains québécois. Nous tenons à souligner positivement les avancées intéressantes qui ont eu lieu en regard de ce premier axe.

Cependant, en dépit d’un budget québécois 2022-2023 qui annonce un bouquet de mesures agroenvironnementales optimistes, nous ne pouvons que constater qu’il nous manque toujours les outils importants pour faire face à toutes ces instabilités et risques qui teintent trop souvent notre quotidien.

De surcroît, et malgré les constats qui ressortent clairement de l’Étude sur la compétitivité du secteur des grains (2020), les actions qui devaient suivre de la part de Québec dans le but de rectifier le tir n’ont été que maigrement entreprises. Nous continuons à croire qu’il faut absolument y donner suite ! Les solutions ont été identifiées. Plus que jamais, pour que notre secteur des grains puisse évoluer à armes égales dans un marché où les différents joueurs entreprennent collectivement de relever les défis qui rencontrent leur route, il nous faut impérativement travailler de concert pour le bien de l’agriculture québécoise.

C’est pourquoi aujourd’hui, nous sonnons l’alarme à nouveau : nous avons besoin d’un engagement ferme de la part des partis politiques à ce que soient mis en place des programmes de sécurité économique en agriculture afin de pallier les nombreux aléas qui portent directement atteinte à la vitalité de notre secteur agricole. D’ailleurs, la faiblesse relative de ces programmes au Québec, quand il s’agit de la protection contre l’imprévisible, est une donnée fondamentale du problème et a notamment été mise en lumière dans l’étude du gouvernement.

Nous devons pouvoir compter sur notre propre gouvernement pour nous épauler lors d’événements imprévisibles, comme la guerre en Ukraine ou les conflits commerciaux.

Cette lettre est un appel à tous les partis politiques de la part des productrices et des producteurs de grains d’ici. À travers celle-ci, nous vous demandons de prendre part à des actions concrètes assurant le dynamisme de notre agriculture locale, comme le font nos voisins. Nous aiderez-vous à mieux nourrir le Québec ?

Par Christian Overbeek, président, Producteurs de grains du Québec (PGQ)

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