Il est assez désolant de voir nos gouvernements fédéral et provincial s’occuper des questions agricoles. Le politique semble totalement absent. On gère, on confie aux technocrates, aux bureaucrates et à d’autres en cravate la gestion de l’agriculture. Non pas que ces bonnes âmes sont de mauvaises volontés, mais ils ont besoin d’un guide, d’un cadre sans cela la machine s’emballe.
Des choix qui mèneront au moteur économique ou à la crise !
Pourtant avec les grands enjeux agricoles de l’heure, on a besoin que nos gouvernements aient une vision un peu plus claire et soient en mesure de la communiquer à leurs fonctionnaires. Pour les productions sous la gestion de l’offre avec les accords de libre- échange européen et pacifique, mais aussi du coté des productions destinées à l’exportation avec le cool-act des Américains, les enjeux sont majeurs. Les opportunités sont là, les menaces aussi. Le choix que nos gouvernements feront, pourrait faire de l’agriculture un moteur économique majeur, ou la base de la prochaine crise économique majeure au Canada.
Pas les mêmes exigences qu’ici pour les produits d’ailleurs !
Sans vision, sans politique, sous prétexte de répondre à des besoins immédiats ou à la dernière crise, on alourdit la charge réglementaire des producteurs et des industries agroalimentaires. Ces règlements nous rendent à la longue de moins en moins concurrentiels et ouvrent la porte aux produits extérieurs qui n’ont pas ces exigences. Il est assez surprenant que l’on réglemente la production ici, sans exiger ces règles sur les produits d’ailleurs. On est loin d’une politique de souveraineté alimentaire, Normalement la réglementation devrait favoriser cette souveraineté, actuellement elle l’affaiblit. Avec la gestion de l’offre menacée, et ce manque d’ardeur à exiger les mêmes règles que l’on a ici aux produits qui viennent d’ailleurs, on peut se demander si la souveraineté alimentaire est réellement à l’ordre du jour pour nos décideurs.
Nous avons déjà perdu notre souveraineté alimentaire sur des productions importantes : les céréales, le bœuf, une partie de la production porcine et sûrement les légumes. Pour ces productions, on ne peut pas dire sous quelles réglementations ces produits sont arrivés dans nos assiettes et encore moins si elles ont été respectées. Pourtant plusieurs pays imposent leurs règles de production aux produits qu’ils importent et souvent sous leur propre supervision ou à travers des accords bilatéraux très stricts. L’Union européenne en est un bon exemple. Même la Russie a su imposer au Canada une réglementation spéciale sur la ractopamine (un médicament), réglementation plus sévère que celle appliquée normalement, afin de répondre à leur exigence pour de la viande de porc qu’il n’importe plus.