Terres d’asphalte, un livre coup de poing à lire absolument

« Terres d’asphalte  est un livre coup de poing à lire absolument pour qui veut comprendre les menaces qui pèsent sur notre « petit jardin nordique » et les solutions pour le protéger et le mettre en valeur qu’un gouvernement responsable devrait adopter. »

Les co-présidents de l’Institut Jean-Garon, MM. Michel Saint-Pierre et Guy Debailleul, ont commenté en ces termes l’ouvrage que vient de publier Nicolas Mesly, agronome, journaliste et auteur.  Présents au lancement de l’ouvrage, MM. Saint-Pierre et Debailleul ont souligné l’ampleur et la richesse de cette analyse, fruit de douze ans de recherche, de reportages et d’entrevues par un journaliste d’enquête chevronné.

Le livre Terres d’asphalte s’inscrit dans la suite du documentaire du même nom diffusé récemment sur les ondes de Radio-Canada (https://ici.radio-canada.ca/info/videos/1-8530379/quebec-terre-asphalte) mais il va beaucoup plus loin.  Nicolas Mesly nous amène en effet, de Laval à Shanghaï, en passant par la bourse de New York, dans un périple à travers l’univers de la spéculation foncière agricole.  Ce n’est pas réjouissant.

Le portrait qu’il dépeint est celui de terres sous haute pression spéculative, sur lesquelles des firmes se bâtissent des empires agricoles à l’échelle mondiale. Le Québec n’échappe pas à ce mouvement de concentration des terres les plus fertiles entre les mains de grands propriétaires. Ce phénomène n’est pas le fait de quelques investisseurs étrangers mais bien celui des agriculteurs eux-mêmes poussés à toujours s’agrandir par les  pressions du marché et de la finance. « Les premières victime sont la ferme québécoise moyenne appelée à disparaître et la relève agricole qui ne peut pas accéder à la terre », estime Nicolas Mesly dans une entrevue avec l’Institut Jean-Garon (Garon.Tv).

Le livre met à mal l’illusion que notre petit territoire est bien protégé par la Loi de protection du territoire et des activités agricoles (LPTAAQ), le grand œuvre de Jean Garon. L’ouvrage se termine d’ailleurs par une entrevue avec l’ancien ministre réalisée avant son décès dans laquelle il admet que la Loi a été un demi-succès. Une des causes, rappelle le livre, aura été l’exclusion de  la zone agricole de plus de 220 000 hectares (4 fois la superficie de l’Ile de Montréal)des meilleures terres effectuée à la fin des années 80 en retour d’un engagement du monde municipal à restreindre l’étalement urbain, engagement qui ne s’est jamais matérialisé.

Pourtant des solutions existent à commencer par la réforme du programme de remboursement des taxes foncières sur les terres agricoles à la condition qu’elles soient en culture. Cela mène au versement de millions de dollars de fonds publics à des spéculateurs qui louent leurs terres à court terme à des agriculteurs, en attendant de gagner à la loto du « dézonage ».

À la fin de son livre, Nicolas Mesly pose la question « Y-a-il un pilote dans l’avion ? ».  Face au constat que la nouvelle politique d’aménagement du territoire du gouvernement du Québec n’aborde même pas l’enjeu de l’assiette fiscale des municipalités, dominée par la taxe foncière, principal moteur de l’étalement urbain, la réponse est malheureusement non, conclut-il.

Institut Jean-Garon

 

 

 

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