Les céréales à paille ont toujours leur place dans vos rotations! On compte environ 230 000 ha au Québec en avoine, blé, orge, seigle, triticale et en céréales mixtes. Une question à 100$: Quelle est la marge/ha « cachée » que peuvent générer les céréales dans la rotation, avec moins de maladies et plus de rendement pour les autres cultures?
Ici, nos rendements laissent toutefois à désirer si on se compare à la France ou à la Belgique. Certains obtiennent 5-6 -7 t/ha dans leurs champs, mais regardez ceci :
En 2015, le producteur belge Wim Vansteelant a connu sa meilleure récolte de blé de l`histoire, soit 13,5 t/ha (5,5 t/a) ou 200 b/acre et l’avoine lui a procuré 11 t/ha (4,48 t/a) ou 205 b/acre, du jamais vu également. Donc, les cultivars sont prêts pour les gros rendements.
La recette de Wim? Une météo favorable, un cultivar très performant, le labour qui diminue la pression des mauvaises herbes et des maladies, un semis uniforme et un sol fertile!
Un sol riche et en santé joue « gros » dans le rendement de qualité.
Donc, se développer l’oeil et devenir intolérant aux teintes pâles…parole de Roger Rivest, agronome.
Selon une étude menée en Ohio, les cinq facteurs qui affectent le plus les rendements des céréales à paille sont :
1- Le drainage et l’égouttement
2- Les variétés cultivées et la résistance aux maladies
3- Les problèmes liés aux insectes et aux mauvaises herbes
4- La rotation des cultures
5- Les pratiques culturales incluant la fertilisation
Ce n'est pas différent chez-nous, faîtes ça pour plus de profit :
-Semer la céréale le plus tôt possible sur des sols fertiles
-Calibrer votre semoir à chaque année et pour chaque cultivar
-Appliquer un démarreur est essentiel dans nos conditions de semis froid et humide pour l’obtention de hauts rendements et permet à la culture de profiter des journées plus longues avant le 24 juin (Gyles Randall,Un. Minnesota)
– Évaluez vos besoins : semis pur ou semis engrainé
-Votre marché: local, fourrager, alimentation humaine, orge brassicole, pour la semence, etc.
-Vérification obligatoire en saison: carence, insecte, maladie, mauvaise herbe, etc.
– Équipements de récolte: éviter les pertes au champ
-Entreposage de qualité et surveillance de tous les jours, de l’état du grain
Uniformité du champ = rendement élevé et grain de qualité
-Le Premier critère d’un bon semis, c’est l’obtention d’une levée uniforme de la semence… donc, les gros rendements dépendent de votre capacité à produire des champs uniformes, vous permettant de faire les interventions au bon moment (fongicides, fertilisation azotée, biostimulants, engrais foliaire, etc)
Également, un taux de semis élevé, défavorable au tallage, permettra d’atteindre le nombre de tiges désiré avec une plus grande uniformité du développement des épis au stade optimal pour l’application des fongicides.
Enfin, chaque élément fertilisant joue un rôle primordial dans la résistance aux maladies.
-Par exemple : il y a une relation intime entre le Manganèse et les maladies. On observe que les plantes malades contiennent moins de Mn que les plantes saines et que le Mn joue un rôle-clé dans la capacité du blé et de l`orge à résister au piétin-échaudage
– Autre exemple : L’équilibre K/N est intimement lié à la sensibilité des plantes aux maladies et des nutriments qui affectent la résistance des plantes aux maladies et aux insectes, K est probablement le plus important
En conclusion, voici une Stratégie de gestion des maladies dans les céréales, suggérée par les spécialistes :
-Rotation -Choix d`un cultivar peu sensible -Traitement de semence -Semis hâtif – Absence de stress de nutrition (excès ou carences) -Contrôle de la verse -Contrôle des graminées -Fongicide -Récolte hâtive -Nettoyage et séchage du grain
Bon rendement en 2017, Pierre Fournier, agr-conseil