L’avenir de nos quotas se promène en taxi

Il est difficile d’observer le dossier sur les permis de taxi  au Québec sans faire de parallèles  avec les quotas de la gestion de l’offre.

Il existe plusieurs secteurs de notre économie qui utilisent une forme quelconque de quota, de permis ou autre forme plus ou moins officielle de limite à la concurrence. Ils font tous l’objet de questionnements présents ou à venir.  Pour en nommer quelques-uns, pensez aux denrées alimentaires importées et exportées, à la câblodistribution, à la radio et à la télévision. Quant aux autres formes de restrictions moins officielles pensez aux ordres professionnels comme les avocats, médecins, agronomes, ingénieurs, etc.  Les mouvements de société, la connaissance et la technologie évoluent plus vite que les domaines contingentés. Voilà le problème.

Sur la question des taxis, le public est divisé entre une sympathie réelle pour les détenteurs de permis et leur besoin tout aussi réel d’avoir un service de qualité et disponible voire, moins cher à long terme. Y aurait-il une plus grande sympathie pour les producteurs? Je l’ignore. Je note aussi qu’il y a une tolérance limitée du public pour certains moyens de pressions qui peuvent nuire à la cause. Les chauffeurs vous le diront.

Ces permis, qui ont été donnés au départ, valent très cher aujourd’hui. Ceux qui ont vendu leur permis récemment s’en sauvent à  bon compte avec leur magot mais il y a une injustice énorme surtout face à ceux qui les ont achetés. C’est une défaillance inhérente de tout système de quota dans un marché libre. Les lois ne protègent aucunement les acheteurs malchanceux ou ceux qui se font avoir. Ainsi, sans lui donner un sens abusif ou trop négatif et sans nier la réalité on peut parler de spéculation sur les permis de taxi. Toutefois, comment peut-on parler de spéculation sans nuances quand détenir le permis est une condition imposée par les municipalités pour exercer ce métier?

Un législateur est bien servi lorsque les pratiques sont conformes à  des catégories simples. Ce n’est pas le cas pour les domaines contingentés. Il y a  inévitablement plus de sympathie pour celui qui a acheté son permis que celui qui l’a reçu gratuitement. Il y a aussi plus de sympathie pour celui qui a acheté son permis récemment face à celui qui le détient depuis assez longtemps pour l’avoir entièrement amorti de façon comptable.

L’autorité qui émet ces permis et les régule détient une responsabilité face aux détenteurs et ne peut s’en laver les mains comme si elle était simple spectatrice.  Il incombe également à ce pouvoir de reconnaitre l’évolution de la société et de trouver une solution juste et équitable tout en nous permettant  d’acheminer comme société. Si on doit parler de compensation, le pouvoir devra trouver un système juste qui tient compte de ces facteurs.

Les politiciens que nous élisons et les fonctionnaires qui les conseillent sont payés précisément pour trouver des solutions à des problèmes de société.  C’est leur boulot. Ce que j’observe présentement sur la question des taxis au Québec répond mal à ces critères. Souhaitons qu’ils y arrivent. C’est dans l’intérêt à long terme de plusieurs autres secteurs dont le nôtre.

 

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