par Jean-Pierre Lemieux
Même si la Régie des marchés agricoles a rejeté (décision 10032, 7 mai 2013) toutes les demandes de l’Association de défense des producteurs de bovins (ADPB) au sujet de la contribution spéciale des producteurs pour l’abattoir Lévinoff-Colbex et la demande d’enquête sur l’administration de ce dossier par la Fédération des producteurs de bovins (FPBQ), l’ADPB, présidé par M. Adrien Breault, revient à la charge avec une nouvelle requête.
L’ADPB a déposé en Cour supérieure une « requête en révision judiciaire » et demande de nouveau la suspension des contributions et revient aussi à la charge en redemandant une enquête sur l’administration du Plan conjoint des producteurs de bovins du Québec.
Les régisseurs, Mme France Dionne et M. Gaétan Busque, ont refusé de suspendre la contribution spéciale de 53.86$ par tête que les producteurs doivent payer même si l’abattoir est fermé. M. Breault refuse d’y voir là une confirmation de la légalité de la contribution spéciale.
Au sujet de la demande d’enquête les régisseurs écrivent : « Si l’Association devait obtenir des informations vérifiées et pertinentes qui indiquaient des malversations, elle pourra transmettre ces informations à la Régie qui jugera si celles-ci justifient une enquête publique ».
Enquête : Gendron attend le rapport KPMG
La Régie a déjà rejeté, en 2010, une première demande d’enquête sur l’acquisition et la gestion de l’abattoir. M. Breault trouve ironique que maintenant le gouvernement québécois veuille aussi en savoir davantage sur l’implication d’Investissement-Québec (19M$) puisque le ministre de l’Agriculture, M. François Gendron a demandé à la firme KPMG de faire rapport.
Au cours d’une entrevue exclusive (publiée en juin) le ministre Gendron déclarait à La Vie agricole : « C’est nous qui l’avons commandé (ce rapport). Nous, on prétend qu’il s’est passé passablement de choses douteuses mais je ne veux pas uniquement présumer, je veux avoir des éléments factuels ».
Breault veut que l’UPAC s’intéresse à Lévinoff-Colbex
Dans un communiqué M. Breault écrit : « Nous avons vu juste quant au sort de l’abattoir de même que l’ensemble des producteurs. Si le premier geste que la FPBQ a fait en acquérant l’abattoir vous semble douteux et nécessite une enquête, imaginez la gestion? » M. Breault va plus loin en invitant l’UPAC à s’intéresser à l’affaire. « Un bon coup de balai serait bienvenu afin de dynamiser certaines productions. Notre jeunesse mérite mieux, car les défis seront nombreux pour nourrir notre monde ».
L’ADPB exhorte le ministre Gendron d’ordonner une enquête publique « afin de faire toute la lumière dans cette affaire » et non seulement une enquête comptable par KPMG.
En réponse à notre demande d’information sur cette enquête, dans un laconique courriel, M. Maxime Couture, attaché de presse du ministre de l’Agriculture a simplement écrit : « L’enquête est toujours en cours ! »
Par ailleurs, notons que M. Breault et l’Association de défense des producteurs de bovins sont poursuivis pour diffamation par la Fédération des producteurs de bovin.