LONGUEUIL, QC, le 8 août 2012 /CNW Telbec/ – L’Union des producteurs agricoles (UPA) invite les partis politiques à reconnaître l’importance du secteur agroalimentaire québécois et à prendre des engagements concrets pour favoriser sa pleine contribution au développement économique et social du Québec.
Pour ce faire, l’Union propose trois axes d’engagements :
•Produire plus pour développer notre richesse collective et répondre à la demande croissante en produits alimentaires.
•Produire meilleur pour que tous aient accès à des aliments sains et de qualité.
•Produire mieux pour préserver notre territoire agricole, protéger nos ressources et maintenir partout au Québec des entreprises agricoles viables et attrayantes pour les jeunes.
PRODUIRE PLUS
L’agriculture est un levier de développement majeur au Québec. Ses retombées, tant économiques que fiscales, contribuent significativement à la vitalité de nos régions. Le prochain gouvernement doit soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de plans de développement comportant des cibles précises et des actions concrètes, et ce, dans tous les secteurs de productions et dans toutes les régions du Québec, notamment les régions périphériques où les mesures de resserrement de La financière agricole du Québec se sont davantage fait sentir.
Face à la concentration du secteur agroalimentaire en amont et en aval des producteurs et pour assurer leur compétitivité, l’Union souhaite un appui sans équivoque aux systèmes de mise en marché collective et à la gestion de l’offre, lesquels, en permettant aux producteurs de retirer du marché des revenus décents, adhèrent aux principes mêmes du commerce équitable.
La compétitivité du secteur passe également par la défense des intérêts du Québec auprès du gouvernement fédéral dans le cadre des ententes commerciales bilatérales et multilatérales sur le commerce. Concrètement, cet appui pourrait se traduire par la mise en place d’un secrétariat à la spécificité agricole et alimentaire pour faire la promotion de la spécificité de l’agriculture à l’échelle internationale.
De plus, les agriculteurs du Québec doivent pouvoir compter sur des programmes de gestions des risques et de soutien des revenus efficaces et compétitifs. À ce chapitre, la contribution du fédéral est actuellement en négociation dans le cadre du renouvellement de la politique agricole canadienne. Le déroulement de ces négociations est très préoccupant pour le Québec. Elles doivent se conclure à la réunion des ministres fédéral, provincial et territorial de l’agriculture qui aura lieu du 12 au 14 septembre prochain, à Whitehorse. Les prochaines semaines seront cruciales et il est donc capital que les intérêts du Québec soient défendus avec vigueur, malgré la campagne électorale.
PRODUIRE MEILLEUR
Pour maintenir le très haut niveau de confiance des Québécois envers les produits agricoles d’ici et faciliter l’accès à des aliments sains et de qualité, l’Union demande au prochain gouvernement de poursuivre le développement de systèmes d’assurance qualité et de traçabilité, de la terre à la table, adaptés aux différents secteurs de production. Dans ces domaines, le Québec doit se donner des cibles à atteindre et des moyens pour y arriver, deux éléments parfaitement identifiables par le biais de plans de développement sectoriels.
De plus, alors que les consommateurs recherchent de plus en plus les produits québécois, l’Union demande des efforts accrus du gouvernement pour favoriser l’accès de nos aliments aux tablettes des chaînes d’alimentation :
•D’abord par des systèmes clairs d’identification des produits québécois et étrangers, principalement dans les viandes où ces mesures sont quasiment inexistantes, à défaut de quoi une approche réglementaire s’avérera nécessaire.
•Ensuite, par l’instauration d’une politique nationale d’achat d’aliments du Québec, à commencer par le secteur institutionnel qui doit prioriser les approvisionnements québécois.
•Finalement, par un plus grand soutien aux marchés publics et aux réseaux courts de distribution alimentaire.
PRODUIRE MIEUX
Le Québec doit viser le développement durable de son agriculture. En ce sens, l’Union demande au gouvernement de mettre en place les mesures pour :
•Soutenir les agriculteurs dans la réalisation de projets agroenvironnementaux collectifs à l’échelle des bassins versants.
•Appuyer les projets de recherche et le transfert des connaissances, afin de permettre d’adapter les pratiques dans tous les secteurs de l’agriculture.
•Assurer une relève active et dynamique, bénéficiant d’un fonds de capital patient et d’un régime d’épargne favorisant le transfert des actifs agricoles.
•Protéger les terres agricoles, une ressource non renouvelable par une application cohérente et rigoureuse de la loi par la Commission de protection du territoire agricole du Québec, particulièrement en région métropolitaine.
À ce chapitre, et compte tenu du phénomène croissant d’accaparement des terres au Québec comme partout ailleurs, l’Union croit qu’un resserrement des lois sur la propriété des terres agricoles doit être sérieusement envisagé.
POLITIQUES AGRICOLES ET ALIMENTAIRES
La volatilité des prix et des revenus agricoles et leurs conséquences sur la sécurité alimentaire sont une source grandissante de préoccupation partout sur la planète. La sécheresse aux États-Unis, dont les impacts se font sentir jusque sur nos marchés, en est un exemple éloquent. C’est pourquoi le Québec a besoin, maintenant, d’une véritable politique agricole et alimentaire qui apporte une stabilité au secteur et qui redonne confiance aux agriculteurs en leur permettant d’investir à long terme sur leurs entreprises.
À l’heure où partout sur la planète les États mettent en place des politiques agricoles solides pour relever les défis de nourrir les 9 milliards de citoyens que comptera la terre en 2050, il presse que le Québec place l’agriculture aux premières loges de ses préoccupations, au même titre que l’éducation et la santé.
L’Union entend rencontrer les porte-parole des principales formations politiques au cours de la présente campagne électorale pour partager ses préoccupations en matière agricole et alimentaire.
Source :
Éliane Hamel
Directrice, Service des communications
Union des producteurs agricoles