Qui a vu la 1ère politique agricole des libéraux de Jean Charest? ~ Jean Garon

Elle a été annoncée pour bientôt en grandes pompes il y a quelques années. Depuis: mystère et boule de gomme et plus un mot. Apparemment, on a fait des annonces trop vite, car pour faire une politique agricole, il faut prendre des décisions, faire des choix, déterminer des orientations. L’assurance-stabilisation pour qui ? Les contributeurs à la caisse électorale du Parti Libéral comme d’habitude? Personne ne sait ce qui se passe parce que tout se passe en secret dans les coulisses. Qui bénéficie de l’assurance-stabilisation des revenus dans le veau, dans le porc, etc ? Quelles sont les sommes versées chaque année aux producteurs indépendants, aux producteurs intégrés, aux intégrateurs, aux producteurs de céréales indépendants et intégrés.

Considère-t-on l’intégrateur comme un producteur indépendant ou comme un commerçant de céréales qui ne les produit pas mais les fait manger à contrat par ceux qui en mangent le plus: les porcs, veaux, poules et poulets?

L’U.P.A. représente-t-elle aujourd’hui un syndicat de producteurs agricoles indépendants, des producteurs intégrés, d’intégrateurs ou tous à la fois malgré leurs intérêts différents sinon divergents?

Nous sommes loin d’une politique agricole annoncée par le gouvernement du Québec, encore plus loin d’une première politique agricole libérale. Quel est le rôle de l’U.P.A. à part de collecter des cotisations? Quel travail doit-elle faire pour mériter les cotisations qu’elle collecte en vertu de la loi?

La coopérative est-elle une coopérative de producteurs agricoles? Quelle doit être sa relation avec ses membres? Est-ce une coopérative de producteurs indépendants ou une coopérative d’employés, d’ouvriers agricoles à contrat ou d’intégrés? Quelle est la définition de chacun? Est-ce que les producteurs intégrés peuvent se syndiquer pour négocier avec la coopérative qui est en quelque sorte le patron?

J’ai l’impression que le syndicalisme, la coopération et l’intégration sont des réalités encore trop floues où chacun ne joue pas vraiment le rôle qui lui est dévolu.

Si le gouvernement veut établir une politique claire, il faudra définir les termes de façon plus précise et que les différents intervenants sachent quel est leur rôle.

Le gouvernement du Québec ne pourra justifier les centaines de millions qu’il met dans l’agriculture pour des intégrateurs plusieurs fois millionnaires parce qu’ils contribuent à la caisse électorale libérale. La dette publique du Québec a augmenté de plusieurs dizaines de milliards de dollars depuis 2003 parce que le gouvernement Charest est champion toutes catégories en multipliant les cadeaux aux amis au détriment du service de la dette publique du Québec. Jean Charest a appris des conservateurs et des libéraux comment fonctionne le patronage en faisant augmenter la dette publique qui sera payée par les citoyens.

Quand je vois les citoyens plus âgés qui refusent de payer les frais de scolarité des jeunes, je me dis que le jour n’est pas éloigné où ces mêmes jeunes devenus des salariés refuseront de payer des taxes pour les services de santé des personnes plus âgées qui refusent aujourd’hui de payer leurs frais de scolarité.

Et quand je vois ce qui passe dans la construction où la mafia jouerait un rôle toujours plus grand et le gouvernement libéral incapable de faire le ménage mettre les frais à payer sur le service de dette, je me dis que ceux qui n’ont pas réfléchi ne pourront pas se plaindre quand la facture leur reviendra sous la forme de la dette publique du Québec à payer.

Au Québec, nous vivons une période où le courage n’est pas très présent. Il y aura un prix à payer pour cela. Le gouvernement de Jean Charest qui essaie de faire croire à la première politique agricole libérale et qui n’est pas capable d’accoucher d’une ligne de cette politique ne rend service à personne, surtout pas aux agriculteurs qu’il induit en erreur et qu’il prend pour des valises.

Nous méritons mieux que cela !

Pour rejoindre Jean Garon: jeanrgaron@videotron.ca

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