Benoit Girouard: “Le placement syndical existe également en agriculture?”

St-Hyacinthe, QC, 7 décembre 2011. Est-ce que le placement syndical existe également en agriculture? Dans tout le scandale qu’a révélé l’Union paysanne cette semaine concernant la liaison du programme de remboursement de taxes foncières agricoles à la cotisation de l’UPA, d’autres éléments attirent l’attention.

En effet, le ministre de l’agriculture en poste en 1995 et qui a mené le dossier de la loi 85, M. Marcel Landry, a été à l’emploi de l’UPA pendant les 8 années précédant son mandat. Il a été Directeur régional, de 1986 à 1991, puis responsable de la formation et de la vie syndicale à l'Union des producteurs agricoles en 1991 et en 1992 et ensuite Directeur régional du territoire Saint-Jean-Valleyfield en 1993 et en 19941.

 Il est donc passé directement de salarié de l’UPA… à ministre de l’Agriculture et sa première réalisation fut la loi 85 qui a livré pieds et poings liés les agriculteurs à l’UPA. Il n’a pas piloté un quelconque dossier de soutien à l’agriculture biologique, mais une loi qui fait du MAPAQ le redresseur de torts de l’UPA!

 Cette loi avait été décriée par le Barreau du Québec et par des milliers d’agriculteurs. Car elle a pour effet de rendre obligatoire une cotisation syndicale privée et la rendre conditionnelle à l’accès à tout programme gouvernemental en agriculture! Pourtant, la loi fut adoptée à la vavite.

 Ajoutons que l’actuelle députée Marie Bouillé2, qui fut la représentante du parti Québécois en matière d’agriculture a, en plus d’avoir travaillé pour l’UPA pendant plusieurs années, été conseillère politique pour le ministre Marcel Landry à l’époque.

Pendant ce temps dans les coulisses de l’Assemblée nationale circule la devise: « l’agriculture, pas besoin de s’en occuper… l’UPA s’en occupe» L’Union paysanne pense qu’il n’y a pas que le secteur de la construction qui mériterait son enquête sur la collusion.

Avec l’ensemble des éléments révélés cette semaine par l’Union paysanne, nous demandons au ministre Pierre Corbeil d’abolir la loi 85 aussi rapidement qu’il a adopté la loi 21 récemment, c’est-à-dire au cours de la prochaine session parlementaire. Il pourrait ainsi se vanter d’avoir rétabli partiellement la liberté d’association en agriculture au Québec.

 

1-

http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/landry-marcel-3939/biographie.html

2-

http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/bouille-marie-155/biographie.html

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