par Theresa Whalen
Consultante de la FCA en matière de sécurité à la ferme
Pour aider les agriculteurs à s’engager dans la prévention à la ferme, des organismes provinciaux de promotion de la sécurité à la ferme offrent gratuitement des respirateurs jetables à filtre de particules. Le message à retenir, c’est qu’il faut penser prévention, avoir un respirateur à portée de la main et savoir comment l’utiliser. Car il est parfaitement inutile de mettre un respirateur s’il n’est pas parfaitement ajusté.
La Fédération canadienne de l’agriculture s’est associée à 3M Canada, à Pioneer Hi-Bred Ltée et à l’Association canadienne de sécurité agricole pour distribuer à l’échelle nationale des respirateurs N95 à filtre de particules (3M style 9211). Ces respirateurs sont offerts tout à fait gratuitement, à l’occasion de foires commerciales ou d’autres activités auxquelles participent des groupements agricoles provinciaux et des organismes de promotion de la sécurité à la ferme. Pour la liste des organismes participants ou pour de plus amples renseignements sur l’ajustement d’un respirateur N95, on peut aller au www.jemengage.ca.
Les poussières de céréales, les moisissures, le pollen, les squames animales, la poussière du sol et les fumées de soudure ne sont que quelques-uns des nombreux dangers qui menacent les voies respiratoires dans les exploitations agricoles. L’exposition à ces particules peut causer rapidement ou à long terme des maladies respiratoires comme le poumon de fermier, l’asthme, l’emphysème, la bronchite chronique et d’autres malaises incurables irréversibles.
Pour bien choisir un respirateur, il faut prendre plusieurs choses en considération. Ainsi, les filtres sont classés en fonction de leur résistance à l’huile : « N » (non résistant à l’huile), « R » (résistant à l’huile) et « P » (imperméable à l’huile). Les filtres sont aussi cotés selon leur facteur d’étanchéité aux particules : 95 %, 99 % et 99,97 %. Plus la cote est élevée, plus le filtre élimine de particules. Par exemple, un masque coté N95 n’est pas résistant à l’huile et filtre 95 % des particules.
Il existe différents types de masques antipoussières ou de respirateurs jetables, offerts en divers formats. N’hésitez pas à en essayer plusieurs modèles pour en trouver un qui soit confortable. Toutefois, n’achetez que des produits homologués par le NIOSH et la CSA. Vous devrez débourser entre 1 $ et 4 $ pour un respirateur de série N – un léger investissement qui fera toute la différence pour votre santé à long terme. Enfin, notez qu’il faut jeter le respirateur après chaque utilisation.
Pour vous assurer que le respirateur est bien ajusté, vous devriez réaliser un test de dépression :
1. Placez le masque sur la bouche et le nez, puis ajustez-le en serrant les courroies.
2. Mettez les mains sur le respirateur pour empêcher l’air de passer.
3. Inspirez et retenez votre souffle.
4. Le masque devrait s’enfoncer vers votre visage et y rester au moins 10 secondes après la fin de l’inspiration.
5. Si le masque ne s’enfonce pas vers votre visage ou reprend immédiatement sa forme, rajustez les courroies et répétez les étapes 1 à 4. Si vous ne parvenez pas à obtenir un ajustement étanche, essayez un respirateur de taille, de marque ou de modèle différent. Il se peut que le respirateur ne soit pas étanche si vous portez des dentiers, avez des cicatrices au visage, n’êtes pas rasé de près ou avez déjà eu une fracture des os du visage ou une chirurgie faciale.
Les respirateurs doivent être entreposés au sec, dans un contenant hermétique ou un sac de plastique scellé, de manière à être protégés de la poussière, du soleil, des températures extrêmes, de l’humidité, des produits chimiques et des dommages physiques. Ils doivent être faciles d’accès et proches des endroits où ils sont utilisés.
« La prévention à la ferme : je m’y engage! » est le thème de la campagne canadienne sur la sécurité à la ferme lancée en mars dernier, qui s’échelonne sur trois ans et comporte trois volets.
En 2010, la campagne met l’accent sur la planification, avec des tournées d’inspection et des plans de sécurité. La deuxième année, il sera question de l’exploitation agricole, notamment de la mise en œuvre, de la documentation et de la formation. La troisième et dernière année, axée plus précisément sur la sécurité, portera sur les évaluations, l’amélioration et la mise au point des systèmes de sécurité.