Longueuil, le 24 octobre 2010 — À l’aube du dépôt, par le gouvernement du Québec, d’une toute première politique agricole et agroalimentaire québécoise, l’Union des producteurs agricoles (UPA) considère que Québec doit clairement se positionner en faveur d’un nouveau Bureau fédéral à la réciprocité des normes pour les produits importés.
De plus en plus, les produits agricoles québécois et canadiens se retrouvent sur les mêmes étals que les produits venus de l’étranger qui ne sont pas nécessairement encadrés par les mêmes normes. Or, les consommateurs canadiens sont soucieux de la qualité et de l’innocuité des aliments qu’ils consomment. Le gouvernement canadien n’applique toutefois pas ces exigences sur les produits importés avec la même rigueur que sur les produits d’ici.
Il en résulte une concurrence déloyale ainsi qu’une perte de compétitivité pour le secteur agricole canadien. Cette problématique est amplifiée par la confusion sur les règles d’étiquetage qui empêche les consommateurs de choisir en toute transparence des produits canadiens.
Cette situation nuit à la capacité concurrentielle de l’industrie agroalimentaire québécoise et canadienne, tant sur le marché intérieur qu’international. Le Canada s’est doté, au cours des années, de normes environnementales, de normes biologiques de certification, de programmes de salubrité, de systèmes de traçabilité et de conditions de travail parmi les plus exigeants au niveau international. On ne peut toutefois pas en dire autant de l’ensemble des pays dont les produits se retrouvent sur les tablettes de nos supermarchés.
Au début de l’année 2009, le gouvernement canadien annonçait la création d’un secrétariat à l’accès aux marchés afin de « mieux coordonner les initiatives qu’il soutient avec l’industrie et les producteurs en vue de poursuivre, de façon dynamique et stratégique, l’ouverture de nouveaux marchés et de rester à la hauteur des concurrents internationaux ». L’objectif est de faire la promotion des exportations agricoles canadiennes à travers le monde. Nous croyons que ce secrétariat doit avoir sa contrepartie dédiée à assurer la réciprocité des normes pour les produits extérieurs qui se retrouvent sur nos marchés.
Le gouvernement canadien doit s’assurer que les exigences au regard des produits d’ici soient appliquées, et avec la même rigueur, sur les produits importés, incluant :
? les règles agroenvironnementales;
? les normes de certification, de salubrité, de biosécurité et de gestion des matières à risque spécifiées;
? les mesures sociales.
Les organismes voués à l’inspection comme l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et le Centre québécois d’inspection des aliments et de santé animale (CQIASA) doivent avoir les ressources nécessaires, les pouvoirs accrus et les outils efficaces pour appliquer ces exigences à l’ensemble des produits se retrouvant sur les tablettes des supermarchés. À cet égard, nous proposons les mesures suivantes :
? implanter un bureau de surveillance des produits importés;
? instaurer des mesures de réciprocité aux frontières;
? allouer les ressources, pouvoirs et outils nécessaires aux agences d’inspection des aliments (ACIA, CQIASA) afin qu’elles voient à l’application des différentes exigences.
Source :
Éliane Hamel