Qui a peur ?

Il y a une vingtaine d’années, je croyais fermement que le monde agricole devait être représenté par un seul syndicat. C’était bien sûr une question de nombre. En effet on comptait un peu plus que 40.000 agriculteurs. Comparé à la FTQ ou CSN, c’était minuscule.

Faut dire qu’au début des années 80, moins on était nombreux, moins on avait de pouvoir et le pouvoir était assez important à cette époque. Les temps ont bien changés, les coutumes sont chambardées et les moyens de faire valoir ses droits ont considérablement évolués. Quand on pense que les différentes religions sont capables aujourd’hui de s’unir pour défendre de grandes causes sociales, ce n’est pas peu dire.

 

L’UPA doit-il se questionner sur son monopole ?

L’UPA que je reconnais toujours comme important dans l’économie doit-il se questionner sur son monopole? Tous les québécois sont sensibilisés sur l’importance de l’agriculture, des agriculteurs et surtout des retombées économiques que ce secteur nous rapporte. Quand on est fort, on a tendance à faire disparaître les faibles. Y-a-t-il moyen de tous nous remettre en question et d’utiliser au maximum nos terres au lieu de les laisser aller à l’abandon? Il y a encore de la place et surtout pour les gros comme pour les petits.

 

Quand le gros bon sens en prend pour son rhume ! 

Souffrons-nous de la maladie du 21e siècle, qui est de tout vouloir contrôler. Pour contrôler, il faut des normes, des structures et des règlements. Bref, il faut se constituer en petit gouvernement et là le droit de réfléchir n’appartient qu’à ceux et celles qui dirigent la structure. Ça devient malsain et le gros bon sens en prend pour son rhume. Le vieil adage prend le dessus : hors de l’église, point de salut.

 

On devrait instituer une table permanente de remise en question dirigée conjointement par le MAPAQ et L’UPA. Cette table serait le lieu de rencontre des mordus de l’agriculture. Que ce soit les paysans, les amants du biologique, les artisans d’une saine utilisation de la terre, les fabricants des produits du terroir et tous ceux et celles qui innovent avec des valeurs ajoutées.

 

Quand les gens ont de la bonne volonté, rien n’est impossible

Dans le monde du hockey on qualifie de «momentum» le temps idéal pour qu’il se passe quelque chose. Au moment où on doit faire le ménage dans les finances publiques, le « momentum » du pouvoir exige que tous les intervenants se serrent les coudes. Le rapport Pronovost a mis des propositions sur la table qui ne sont pas nécessairement parfaites. Mais au moins, il y a des ingrédients sur la table de travail.

 

Il serait dommage de laisser passer ce pouvoir que le monde de l’agriculture possède : un ministre d’expérience et ouvert d’esprit, des dirigeants d’UPA bien structurés et des paysans et amants de la terre qui ne vivent que pour cette passion d’utiliser la terre à bon escient. Quand les gens ont de la bonne volonté, rien n’est impossible.

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