Vous ne rêvez pas. Quand vous allez à Paris après un attentat terroriste, l’aéroport Charles De Gaulle est bien sous contrôle militaire et au Québec à l'aube de l'ouverture de la saison de l'érable, les érablières seront cette année sous contrôle de la compagnie Garda selon ce qu’a dévoilé L’Union paysanne ces jours-ci.
Pour l’Union paysanne il est clair qu’un climat de peur s'est installé en acériculture au Québec. Il juge immoral que la Fédération des Producteurs Acéricoles du Québec (FPAQ) place, sur des entreprises acéricoles familiales, des gardiens de la compagnie Garda afin de veiller à ce que les fermes respectent les règlements du syndicat et il s’interroge : “ Sommes-nous rendu au temps de la prohibition syndicale?“
Un air d’Union soviétique !
« C'est honteux, une comédie! La population québécoise doit savoir aujourd'hui qu'un syndicat a pris le contrôle du sirop d'érable québécois et force l'ensemble des acériculteurs à se conformer à des règles dignes du rideau de fer », affirme Benoit Girouard, président de l’Union paysanne. Le syndicat rappelle que la commercialisation du sirop d’érable directement aux acheteurs est une tradition et estime que depuis 10 ans, en toute légalité, le sirop d'érable du Québec se retrouve être la propriété d'un syndicat, avec la bénédiction des lois agricoles.
« La commercialisation des produits agricoles contrôlée par un syndicat en situation de monopole ça ne vous rappelle pas l'Union soviétique? », ajoute Maxime Laplante, vice-président de l’Union paysanne. Le syndicat estime que c’est parce qu’ils n’arrivent plus à se faire payer au complet que ces producteurs veulent mettre fin à l’agence de ventes.
L’Union paysanne veut donc que le ministre déclenche une enquête.
“Maintenant qu’on a perdu 10 % du marché mondial, que des entreprises transfèrent aux États-Unis, qu’on se fait intimider à coups d’avocats et qu’on est plus chez nous dans nos érablières, est-ce que le ministre Paradis va saisir qu’il y a urgence d’agir ?“, ajoute Daniel Gaudreau, représentant acéricole de l’Union paysanne.
Et l’Union paysanne de rappeler que le rapport Pronovost avait demandé au gouvernement de revoir la loi sur la mise en marché agricole, en soulignant que dans les cas des agences de vente : “ Il s’agit, dans les faits, d’un monopole, d’un cartel organisé par une loi“. Reste à voir ce que le ministre Paradis fera dans ce dossier, lui qui a rappelé Jean Pronovost proche des manettes du pouvoir.