Plus ça change, plus c’est difficile !

La saison de récolte 2015 aura été une saison pas comme les autres. Est-ce que ça existe une saison identique à une autre? Non. Il faut bien le dire puisque qu’on a tendance à évaluer les récoltes d’une année à l’autre en les comparants. Techniquement, c’est une bonne façon d’analyser le marché. Cependant, il faut comparer « une pomme avec une pomme ». À part les superficies semées et la prévision du rendement, il faut aussi tenir compte des facteurs suivants pour faire une comparaison avec une récolte antérieure:

-les inventaires de vieille récolte américaine

-le niveau du prix à Chicago

-le niveau du dollar canadien

-la position des fonds d’investissement sur le CME

-l’état des récoltes US, sud-américaine, chinoise et de la zone de la Mer Noire

-l’état des économies américaines et chinoises

Les analystes du marché des grains qui travaillent pour les banques et pour les courtiers en valeurs mobilières changent souvent et rapidement d’opinion sur la direction que devrait prendre le prix des grains à Chicago. Les traders qui gèrent les portefeuilles des fonds d’investissement utilisent des modèles algorithmiques pour transiger sur les marchés à terme, ce qui en quelque sorte déconnecte les marchés à terme avec la réalité du marché des grains tel qu’on le vit à tous les jours. Le climat est devenu plus difficile à prévoir puisqu’il produit beaucoup de temps extrême. Les semences de maïs à haute technologie modifient notre façon d’évaluer le rendement en cours de culture.

Tous ces facteurs font que l’évaluation du prix des récoltes est devenue extrêmement difficile à faire de façon traditionnelle. Cela modifie en profondeur la façon de commercialiser les grains.

Illustration: Il y a de ça presqu’un an, jour pour jour, le maïs à Chicago établissait son bas de l’année à $3,20 sous la pression de la plus importante récolte de l’histoire des USA. Au 6 octobre, le prix du maïs à Chicago est à $3,98, presque 80 cents plus haut mais avec la deuxième plus importante récolte de l’histoire. En comparaison avec l’année dernière, le prix actuel devrait être plus bas. Peut-être le sera-t-il au moment où vous lirez ces lignes?

La fève de soya est plus basse malgré une récolte un peu plus petite que l’année dernière mais un inventaire un peu plus haut. Sur le CME, le prix de la fève transigeait à $9,25 il y a un an. Au 6 octobre, il est à $8,90.

Toujours au 6 octobre, la base du maïs pour livraison immédiate à St-Hyacinthe est de $1,60+décembre pour $217 la tonne. Plus tard, il baissera sous les $200, quelque part entre $180 et $190 si les producteurs décident de vendre les surplus de l’importante récolte de maïs québécois. J’y reviendrai dans ma chronique du prochain mois. Comme la récolte québécoise de fève de soya semble être aussi très bonne, les prix sont bas aux battages. Les producteurs ont une décision difficile à prendre au sujet de l’entreposage.

 

 

 

 

 

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