L’Union européenne enquête depuis le début de l’année sur les accords agricoles en France ! Au printemps dernier, le ministre de l’agriculture français Stéphane Le Foll, les producteurs de plusieurs filières, les industriels et les distributeurs se réunissaient pour s’entendre sur des prix minima. Aujourd’hui, d’un bord les éleveurs se disent floués par des ententes non respectées et de l’autre la Commission européenne enquête sur des “ comportements anticoncurrentiels allégués“ selon ce que rapporte le quotidien Le Monde. Il semble assez évident que la perte de souveraineté alimentaire en France est réelle.
En janvier dernier, les agriculteurs français ont recommencé à manifester dans les rues en Normandie constatant que le viande bovine est achetée par certains transformateurs moins chère en Allemagne et en Espagne, que le prix promis pour la tonne de lait par les industriels n’est pas respecté et que les compensations promises par le gouvernement ( 700 millions d’euros en tout dont le quart a été versé) ne couvrent pas les pertes des exploitations.
Les 24 juillet et 1er octobre dernier, les éleveurs français se sont faits promettre un cout de 340 euros la tonne de lait et l’achat du porc à 1,40 euro le kilo. Les montants ont été revus à la baisse notamment pour le lait en raison du système sans quota et de sa surproduction.
De son côté la commission européenne a écrit à tous les signataires des accords ( syndicats, groupes d’industriels, de distributeurs, gouvernement etc), pour les informer qu’ils sont soupçonnés d’avoir conclu un accord qui contrevient aux traités européens selon l’article 101 du traité de fonctionnement de l’Union européenne.
Le journal économique Les Échos a évoqué la possibilité d’amendes très lourdes qui seraient indexées sur le chiffre d’affaires des entreprises pour les industriels et sur le chiffre d’affaires des adhérents du syndicat de la FNSEA pour les agriculteurs.