Si j’étais le MAPAQ, je me méfierais d’un sommet sur l’avenir.

Si j’étais le MAPAQ, je me méfierais d’un sommet sur l’avenir. Non pas parce que c’est une mauvaise idée, mais pour des raisons historiques où ce genre de rencontres n’ont donné aucun résultat tangible dans le passé. En moins de 10 ans, Il y a eu une commission sur l’avenir de l’agriculture, des études publiques sur le Rapport Pronovost (pour le rendre plus digeste pour l’UPA), un livre blanc, un livre vert, une tentative de politique de souveraineté alimentaire (l’antithèse du Rapport), sans compter toutes les nombreuses interventions et présences en commissions parlementaires sur ces sujets. 

C’est un peu comme si le MAPAQ s’était tabletté lui-même depuis Pronovost juste à côté d’une bouche d’air chaud, en plein dans sa zone de confort.

Si j’étais le MAPAQ je me méfierais de ces intervenants à la Rambo qui n’ont pas de manières en public et qui contribuent à l’éloignement plutôt qu’au rapprochement de consensus. À quoi bon leur donner une plateforme, si ce n’est que pour leur permettre de postillonner leur fiel une fois de plus.

Les positions des intervenants du milieu sont bien connues et elles n’ont guère changé depuis ce temps. Elles sont répertoriées en détail sur papier et électroniquement dans les documents de la CAAAQ. Elles sont disponibles encore sur internet à http://www.caaaq.gouv.qc.ca/. Depuis le départ de Vallières, les 5 ministres du MAPAQ Lessard, Bachand, Corbeil, Gendron et Paradis, à leur arrivée ont tous reçu des résumés de ces positions sous forme de notes de breffage, sans compter les autres occasions comme les commissions parlementaires. Tout est encore disponible.

Passer à l’action… pédale au fond…

Il fut même un temps où tous les intervenants disaient unanimement aux ministres  du MAPAQ, loin des journalistes et des micros, de freiner les occasions de paroles et de passer à l’action…pédale au fond.

Pourtant, le MAPAQ est encore le même qu’en 2006. Il a des carences évidentes qui le rendent vulnérable et de grandes qualités sur lesquelles il devrait capitaliser davantage.

Il reste au MAPAQ plusieurs fonctionnaires dévoués, expérimentés et hautement compétents qui ne sont pas encore retraités et qui connaissent mieux que quiconque le milieu. Ils seraient capables de proposer des orientations appropriées et précises pour l’avenir du ministère et traduire le tout-en-un  plan d’action. À quoi bon sortir et affronter des risques politiques quand on a tout chez nous.

Ne serait-ce que le fait d’explorer plus à fond la recommandation de Pronovost de prendre plus de leadership dans le milieu, le MAPAQ ferait un pas de géant. Un sommet ce n’est pas du leadership, c’est le confier à des tiers.

Si j’étais le MAPAQ, je foncerais vers l’avant en toute connaissance du passé pour atteindre un nouveau sommet loin de ma zone de confort.

 

 

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