LONGUEUIL, QC, le 6 sept. 2011 /CNW Telbec/ – L’Union des producteurs agricoles (UPA) prend acte de la création d’une nouvelle organisation syndicale agricole et considère que le jupon de l’agribusiness dépasse de plus en plus.
Les arguments invoqués aujourd’hui par les responsables de la nouvelle organisation sont en effet dans la mouvance de divers intervenants souhaitant affaiblir le rapport de force syndical et commercial des producteurs. Ces intervenants, parfois en marge du monde agricole (acheteurs, intégrateurs, etc.), favorisent la création d’un « Far West agricole » en vertu duquel des concepts rassembleurs comme la ferme familiale et l’agriculture à dimension humaine seraient rapidement mis de côté au profit d’une agriculture à l’américaine où le gigantisme agricole fait loi. À témoin, les liens étroits entre la nouvelle organisation, Me Hans Mercier et l’Union des acériculteurs libres du Québec, historiquement opposés aux règles de mise en marché collective (adoptées démocratiquement par les producteurs eux-mêmes pour rétablir l’équilibre entre ces derniers et les grandes multinationales de l’alimentation, qui disposent de moyens faramineux pour fixer les règles du jeu).
Pour l’UPA, il y a donc lieu de mettre en contexte l’annonce d’aujourd’hui, d’autant plus que multiplier les logos ne veut pas dire multiplier les adhérents. Tout semble en effet indiquer qu’il s’agit encore et toujours des mêmes mécontents qui, faute d’appuis dans le monde agricole, se donnent de l’importance en multipliant les raisons sociales.
Soulignons en terminant qu’il est faux de prétendre qu’en 1972, « le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) adopte une loi obligeant tout producteur agricole à adhérer à l’UPA, laquelle devient alors le seul syndicat reconnu par le gouvernement ». La Loi sur les producteurs agricoles stipule plutôt que le statut d’association accréditée est dévolu à l’organisation à laquelle adhère volontairement la majorité des producteurs. Une autre organisation que l’UPA peut très bien accéder au statut d’association accréditée dès qu’elle détient à son tour la majorité des appuis. Il est également faux de prétendre que l’UPA a multiplié « les fédérations de producteurs qui agissent comme agences de vente obligatoires ». D’une part, 15 des 25 groupes spécialisés affiliés à l’UPA ont un plan conjoint (une décision prise démocratiquement par les producteurs membres de ces groupes, et non par l’UPA). D’autre part, seuls les secteurs sous gestion de l’offre (lait, œufs, volaille et dindon, comme partout au Canada) et le secteur acéricole contingentent leur production.
Source :
Éliane Hamel