Saint-Anselme, le 13 décembre 2011 – Les produits de l’érable sont certainement le créneau agroalimentaire dont les Québécois sont le plus fiers. Avec raison! Le Québec produit près de 80 % de la production mondiale de sirop d’érable. Ce secteur apporte, en moyenne, chaque année, plus de 300 M$ à l’économie de notre province. Il y a donc lieu de prendre tous les moyens nécessaires pour demeurer performants.
Ainsi, les gouvernements provincial et fédéral ont récemment octroyé une aide de 564 000 $ à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), dont 360 000 $ serviront à l’amélioration du fonctionnement de l’usine de Saint-Antoine-de-Tilly. Des recherches sont aussi effectuées pour évaluer la qualité nutritive du sirop d’érable dans le but de mieux argumenter la mise en marché des produits.
Les défis de la production
Par ailleurs, comme toutes les productions agricoles, l’acériculture fait face à certains défis. Par exemple, la production de sirop d’érable est fortement dépendante des conditions climatiques. On a pu en faire le constat lors du passage de la tempête Irène à l’automne dernier. La Financière agricole avait alors reçu plus de 515 réclamations, dont près de la moitié provenait des régions de Lévis et de la Beauce. Dans le secteur acéricole, on se préoccupe aussi de la problématique des changements climatiques, qui risque d’avoir éventuellement des impacts sur la productivité de nos érablières.
La relève en acériculture
Parmi les défis du secteur acéricole, il y a certainement celui de préparer la relève pour qu’elle soit performante et proactive et ainsi, s’assurer que de maintenir notre titre de leader mondial.
Selon le dernier recensement de la relève agricole effectué par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) à l’automne 2006, dans le secteur acéricole, 37 % des jeunes de moins de 40 ans possédaient la totalité des parts de leur entreprise, alors que cette proportion était de 27 % pour les jeunes de l’ensemble des productions agricoles. Par contre, il semble que c’est dans ce secteur de l’agriculture que la relève serait la moins préparée. En effet, en 2006, seulement 29 % de la relève acéricole possédait un diplôme d’études professionnelles (DEP) et, parmi eux, 87 % avaient une spécialisation dans un domaine autre que l’agriculture. Le recensement de 2006 a aussi permis de constater que les jeunes du secteur acéricole étaient moins nombreux, en proportion, à avoir recours aux services-conseils.
Les jeunes dont la principale source de revenu de l’entreprise est la production acéricole sont concentrés dans la Chaudière-Appalaches (43 % en 2006). Pour le Centre de formation agricole de Saint-Anselme (CFA), il est donc préoccupant de s’assurer que la relève soit bien informée qu’une formation spécialisée est nécessaire et accessible dans le secteur acéricole. Si on observe les données de 2006, on constate que seulement 4 % des jeunes acériculteurs auraient pu obtenir l’aide à l’établissement de 20 000 $ accessible grâce à l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles en acériculture. Bien entendu, depuis la mise en place de ce programme de formation au CFA en 2009, les statistiques ont fort probablement évoluées positivement. D’ailleurs, une nouvelle cohorte débute dès le 9 janvier 2012 et il est possible de s’inscrire jusqu’au 6 janvier 2012.
Source :
Caroline Marchand