Si le gouvernement du Québec veut vraiment avoir l’heure juste sur la collusion et la corruption dans la protection du territoire agricole, la négociation avec les villes ou les municipalités pour établir les zones permanentes et les demandes de retraits des zones du territoire agricole permanent, il doit oser demander à la Commission Charbonneau d’y mettre le nez et de fouiller la question. Alors que plusieurs veulent mettre sur pied des banques de terres agricoles, aussi bien à l’U.P.A. qu’à la Caisse de dépôt et placement du Québec et dans les institutions financières comme les banques pour spéculer sur nos terres agricoles, il serait bon que le gouvernement ait l’heure juste et qu’il montre son intérêt à avoir l’heure juste. Il ne peut pas considérer la Commission de Protection du Territoire Agricole du Québec ( CPTAQ) uniquement comme un endroit pour nommer d’ex-députés en pré-retraite. Il faut que le gouvernement du Québec ait l’heure juste parce que c’est son devoir d’avoir l’heure juste. Madame Marois ne peut pas agir avec impulsivité juste pour montrer qu’elle est une femme d’action, parce qu‘après, il sera trop tard pour remettre le pâte à dent dans le tube une fois qu’elle en sera sortie.
De plus, elle devra faire bien attention de ne pas confier des rôles à l’U.P.A. parce qu’il y a des gens qui ont des intérêts propres ou particuliers à l’U.P.A. et que la collusion peut arriver si facilement. Si le gouvernement veut en savoir davantage, il devrait consulter M. André Noël, aujourd’hui attaché à la Commission Charbonneau, qui a déjà enquêté sur l’établissement des zones agricoles permanentes à Laval lorsqu’il était journaliste à La Presse il y a quelques années. Il y a même des terres qui auraient été données gratuitement pour services rendus à cette époque.
Avant de demander à consulter des gens en fonction dans un syndicat agricole ou une municipalité, le gouvernement doit être prudent, bien savoir qu’il peut jouer avec le feu et qu’il y a des précautions à prendre si on ne veut pas avoir des avis intéressés de trop près par des collusions. Avec ce que vient de nous révéler la Commission Charbonneau, on ne peut se voiler les yeux; il faut admettre qu’on vit au Québec dans une société de plus en plus corrompue où la collusion fait flèche de tout bois. Le gouvernement du Québec doit y penser à deux fois avant de confier des responsabilités à des associations ou des syndicats qui vont tenir leurs membres en otages en recommandant au gouvernement ou à une Commission de Protection du Territoire Agricole quoi faire, c’est-à-dire, protéger ou non telle ou telle terre agricole.
De la même façon que des témoins à la Commission Charbonneau ont déclaré que le Ministère des Transports du Québec devrait avoir plus d’ingénieurs à son emploi pour vérifier les firmes d’ingénieurs du secteur privé, le Ministère de l’Agriculture du Québec devrait avoir assez de professionnels pour vérifier l’expertise des témoins et des professionnels de la C.P.T.A.Q. et surtout, éviter la collusion entre professionnels. Ce qui est arrivé entre ingénieurs et entreprises de la construction peut très bien arriver dans la protection des terres agricoles. L’appétit que l’on ressent de la part des financiers et des promoteurs pour la spéculation sur les terres agricoles est un indice qui ne trompe pas. Les politiciens et les administrateurs dans le secteur agricole doivent en être conscients et ne pas se voiler les yeux. L’appétit des administrateurs et des financiers est beaucoup plus grand qu’on ne le pense. C’est le temps de voir clair !
Pour rejoindre Jean Garon: jeanrgaron@videotron.ca