Monopole de l’UPA: le CEA réclame une commission parlementaire

COMMUNIQUÉ – SAINT-HYACINTHE, QC, le 23 mai 2013 /CNW Telbec/ – Le Conseil des entrepreneurs agricoles du Québec (CEA) demande au gouvernement Marois de mettre sur pied une commission parlementaire spéciale sur la fin du monopole syndical de l’UPA et chargée de proposer des modifications à la Loi sur les producteurs agricoles afin de permettre une accréditation multiple.

« Il est temps de réunir l’ensemble des partis politiques et de se livrer à un véritable examen de la Loi sur les producteurs agricoles, du régime d’accréditation unique qu’elle maintien et des impacts actuels sur les producteurs et l’agriculture québécoise » souligne Jacques Cartier, président du CEA, qui rappelle que cette loi a été adoptée il y a maintenant plus de 40 ans ! « Dans le contexte actuel, cela nous semble un incontournable et un exercice tout à fait sain dans une démocratie comme la nôtre », ajoute M. Cartier.

La sortie hier de l’ex-ministre du parti québécois, M. Jean Garon, en faveur de la fin du monopole de l’UPA, ne surprend donc pas le CEA. M. Garon a été un ministre clé pour l’évolution de l’agriculture du Québec et il a toujours été à l’écoute des producteurs.

Un peu à l’image de la commission parlementaire spéciale qui a porté sur « Mourir dans la dignité », la commission demandée sur la Loi sur les producteurs agricoles pourrait réunir des experts chargés de fournir des éclairages sur différentes dimensions du syndicalisme agricole, de permettre aux producteurs et organismes de s’exprimer librement sur la question et de proposer des alternatives ou des modifications à la Loi.

En réaction aux propos d’hier du ministre de l’Agriculture François Gendron, M. Cartier insiste sur le fait que « le maintien du monopole de l’UPA n’a pas été tranché lors du dévoilement de la Politique de souveraineté alimentaire. Le ministre Gendron a plutôt fait le choix délibéré de l’évacuer, d’éviter le débat et ce, depuis le début de son mandat ».

Le CEA dénonce d’ailleurs l’attitude fermée du ministre Gendron qui a refusé toute rencontre directe avec notre organisation depuis l’automne dernier, et qui nous refuse l’accès à la table des partenaires du bioalimentaire qu’il a créée pour donner suite à sa Politique de souveraineté alimentaire dévoilée la semaine dernière.

« Voilà un ministre qui annonce sur toute les tribunes qu’il souhaite le plus large consensus possible des acteurs, mais qui évite systématiquement ceux qui peuvent avoir une opinion différente ou plus dynamique. Il évite aussi de traiter avec l’ensemble des acteurs des sujets plus litigieux, mais combien importants pour les producteurs et l’avenir de l’agriculture du Québec tels que le monopole syndical, l’évolution et l’adaptation de notre agriculture dans un environnement en perpétuel changement, ainsi que la mise en marché des différentes productions » déplore M. Cartier.

Quant à la prétention que de plus en plus de producteurs veulent se joindre à l’UPA, on remarque plutôt le contraire sur le terrain. De plus en plus de producteurs se manifestent et dénoncent que l’UPA préfère désormais défendre ses propres intérêts corporatifs et son pouvoir de domination. La fin du monopole syndical de l’UPA signifierait donc la fin de son omniprésence au sein de tous les secteurs d’activités.

« C’est ce que demandent de plus en plus de producteurs des différentes régions du Québec, dont le Bas-Saint-Laurent, la Montérégie, Chaudière-Appalaches, Lanaudière et l’Abitibi-Témicamingue, ainsi que ceux oeuvrant dans différentes productions : bovins et laitiers, sirop d’érable, céréales, agneaux, porcins, maraîchers, gazons », souligne M. Cartier.

Par ailleurs, le CEA rappelle que l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ), qui représente désormais l’ensemble des producteurs du secteur, n’est pas fédérée à l’UPA et observe un principe de neutralité syndicale. D’ailleurs, l’Association des jardiniers du Québec est toujours membre fondateur du CEA et demeure active au sein de notre regroupement.


SOURCE : Conseil des entrepreneurs agricoles

Jacques Cartier, président du CEA

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