MONTRÉAL, le 13 févr. 2014 /CNW Telbec/ – Près d’une trentaine de distributeurs représentant au-delà de 90 % de leur industrie viennent de fonder le Regroupement des distributeurs québécois au service alimentaire (RDQSA). Cette initiative vise à permettre aux distributeurs d’ici – et, par extension, aux producteurs agricoles et aux transformateurs québécois – d’occuper leur juste place dans le service alimentaire du Québec.
« Ces dernières années, le gouvernement québécois a octroyé un nombre grandissant de contrats d’approvisionnement pour les hôpitaux, écoles, centres universitaires, pénitenciers et autres institutions publiques à seulement deux distributeurs américains, déplore Marc Fortin, porte-parole du RDQSA. Par exemple, aujourd’hui, 80 % des besoins alimentaires de nos institutions de santé sont confiés à des sociétés américaines, lesquelles traitent très peu avec des transformateurs d’ici. Conséquemment, la chaîne alimentaire québécoise au complet en souffre. »
Des impacts économiques graves
Les effets de telles décisions sont désastreux non seulement pour les entreprises locales concernées, mais pour des régions entières. Ainsi, un distributeur de Trois-Rivières a dû mettre à pied une quinzaine de personnes à la suite de l’octroi d’un contrat de 30 millions de dollars sur cinq ans à un distributeur américain, alors que la variance entre les deux organisations n’était pourtant que de… 0,5 % dans l’appel d’offres.
Cette situation va aussi à l’encontre des propres politiques gouvernementales, notamment en ce qui a trait au programme de souveraineté alimentaire du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), mis sur pied, entre autres, pour « appuyer la prospérité économique du Québec » et « privilégier la production locale pour nourrir la population ».
Des solutions concrètes
Déjà, le RDQSA travaille en étroite collaboration avec le Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation du Québec (CTAC) et l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ), dont les membres sont aussi préoccupés du peu de valorisation accordée aux entreprises québécoises par les décideurs publics. « L’ADAQ a toujours été engagée dans des programmes comme “Aliments du Québec dans mon panier”, indique Florent Gravel, son PDG. Nous sommes donc de grands partisans de toute initiative permettant d’accroître la part des aliments du Québec auprès des consommateurs. Cela est primordial afin d’assurer la survie de la chaîne alimentaire québécoise. »
Le RDQSA a déjà rencontré des représentants du MAPAQ dans le but de les sensibiliser à la situation précaire de l’industrie. Parmi les pistes de solution envisagées, il entend proposer une réévaluation du système de pointage utilisé lors des appels d’offres, afin d’accorder une plus grande place à des éléments qualitatifs : source d’approvisionnement, provenance des produits livrés, présence du siège social au Québec, empreinte écologique et nombre de travailleurs au Québec.
« Des milliers d’emplois sont en jeu, résume Marc Fortin. Tout l’écosystème de l’industrie bioalimentaire du Québec ainsi que la distribution pour le service alimentaire sont en péril, et il est impératif de poser rapidement les gestes nécessaires pour assurer la survie d’une industrie essentielle à la croissance économique du Québec. »
Source
Marc Fortin
Regroupement des distributeurs québécois au service alimentaire (RDQSA)