Les grandes tendances des marchés par des spécialistes américains !

Le 9 avril dernier, dans la quiétude du petit village de Saint-Narcisse et sous un soleil printanier, la compagnie Bernard Breton inc accueillait une centaine de producteurs venus écouter des spécialistes américains, l’un des marchés céréaliers, Dennis Smith et l’autre des marchés de la viande, Steeve Meyer. L’avenir de l’exportation est au beau fixe pour les producteurs québécois, nous ont-ils dit !

Marc-André St-Onge, directeur des ventes en production animale et végétale chez Bernard Breton Inc nous a déclaré qu’au-delà des activités de la compagnie Bernard Breton Inc (porcheries, meunerie, quincaillerie…), le souci du suivi auprès des fermes indépendantes clientes était central pour lui d’où l’importance d’une journée d’information comme celle-ci. Jean-Pierre et Raymond Breton ont confié quant à eux qu’ils étaient fiers d’être au service des entreprises familiales depuis 1946 avec cœur ! Les présentations qui se sont succédées se sont toutes déroulées avec beaucoup de simplicité et dans la bonne humeur générale peut-être due à l’arrivée du printemps. Raymond Breton a remercié les producteurs présents d’avoir quitté leurs exploitations et pour certains, leurs érables qui coulaient à flot, et il les a félicité de porter le tee-shirt bleu identifié :“ J’aime l’agriculture“ de www.agricultureplusquejamais.ca tant ils sont, dit-il, “l’emblème de l’agriculture aujourd’hui“.

Le timing est parfait !
Rencontré avant sa présentation, M. Meyer nous a confié que le timing était bon actuellement pour les producteurs de porcs québécois quant à l’exportation de leurs animaux au sud de la frontière en raison entre autre des cas de DEP aux États-Unis qui ont ravagé plusieurs élevages. Les élevages aux États-Unis sont, nous dit-il, à 80 % des élevages intégrés. La transmission d’un virus peut donc prendre une ampleur importante et rapidement. Les fermes infectées perdent entre 2,3 et 3 cochonnets par truie infectée : “ Imaginez, dit-il, si vous avez 15 000 ou 20 000 truies dans une même exploitation ! C’est dévastateur !“. Mais pour les producteurs québécois qui pour le moment se prémunissent des virus cela se traduit par un prix très élevé du porc. Le vrai perdant, dit-il : “C’est le consommateur“.

“La situation fera sûrement monter les prix des contrats en début 2015, la prévision d’abattage de porcs est en baisse et sera probablement de l’ordre de 6 % pour l’année. Comme les vaccins ne sont pas efficaces à moyen terme, il faudra s’attendre à ce que l’industrie décide que c’est une situation endémique et produire plus de truies.“, ajoute-t-il.

Vers une bonne santé économique des États-Unis !
Lors de sa présentation, il a rappelé que la croissance économique des États-Unis tournait autour de 2,5 % du PIB cette année et que le taux de chômage n’a que légèrement baissé mais il croit que son pays se dirige pour la fin 2015 vers un taux de chômage d’environ 6 %. Ce qui, sans être en dessous de la barre des 5 % comme avant la récession, est de bon augure pour la santé économique du pays. Il a rappelé à l’auditoire qu’avant la récession, le revenu disponible par habitant augmentait de 2 % par année et qu’actuellement c’est 0 ! Il faut donc tenir compte d’une baisse de la consommation de viande aux États-Unis mais il s’est fait rassurant en confirmant que selon ses analyses le prix du porc, du poulet et du bœuf resteront élevés comme en ce moment car il faut tenir compte de la croissance de la demande en Chine, en Australie, au Chili, aux Philippines. Il a rappelé que le Canada n’est plus que le 4e importateur de viandes américaines derrière le Mexique, le Japon et la Chine. Pour ce qui est du bœuf plus particulièrement il s’est dit convaincu que les prix seront élevés pour les deux prochaines années puisque les États-Unis subissent de grandes difficultés avec leurs cheptels depuis une décennie à cause des sécheresses (On parle de 28 % de perte actuellement au Texas dans les troupeaux )

Plus de fève-soya, moins de maïs !
Dennis Smith (Archer Financial Services), spécialiste du marché des grains à Chicago a déclaré que les producteurs américains s’éloignent de la production de maïs pour s’orienter vers la fève-soya. On constate une baisse de 5 millions d’acres de culture de maïs aux États-Unis et une augmentation de 5 millions d’acres de culture de fève-soya. “ En 2007 il se cultivait 65 millions d’acres aux États-Unis et aujourd’hui plus de 75 millions d’acres. Il y a eu une période faste pour le maïs à cause de l’industrie de l’éthanol mais on est à maturité dans cette industrie aujourd’hui“, dit-il. Il faut comprendre aussi que le soya demande moins d’intrants et qu’il est donc adopté facilement par les producteurs sur un plan économique. Le marché du blé va en s’améliorant avec 1 million d’acres en culture de plus au sud de la frontière sans connaitre l’explosion de 2012 où l’on avait une augmentation de 11,2 millions d’acres cultivés pour atteindre un total de 326 millions cette année-là.

Un marché lié au climat et à la politique
“Il faut être conscient de cela et mettre l’accent sur la culture de fève-soya“, dit-il. Il a rappelé que dans le marché céréalier il fallait tenir compte de plusieurs facteurs dont entre autre le climat et les situations politiques dans le monde. Il a rappelé que l’Ukraine qui vit actuellement des difficultés quant à sa stabilité peut avoir un gros impact sur les prix puisqu’elle est à la fois un gros producteur et un gros exportateur.

Des infos techniques aussi !
Au cours de la journée, Mario Tanguay a présenté une conférence sur l’amélioration de la performance à la suite du changement en bandes aux 4 semaines. Francis Simard de Nutreco a présenté ses conseils pour assurer une bonne santé pour des porcs en élevage en leur fournissant une nutrition de qualité car comme il dit : “ Pour les truites en lactation, quand l’appétit va, tout va ! “
Retrouvez les conseils de Steve Meyer sur www.dailylivestockreport.com et sur www.nationalhogfarmer.com

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