NDRL : Le 30 avril dernier, Jean Garon, en entrevue dans les studios de cmatv.ca a été interrogé par Michel Montminy, le directeur général et de l’information de cette TVweb.
Retrouvez l’entrevue vidéo sur www.cmatv.ca et sur www.lavieagricole.com
Jean Garon dit tout sur la dernière campagne et sur l’agriculture !
Michel Montminy, collaboration spéciale CMATV.ca
Michel Montminy (MM): Monsieur Garon qu’avez-vous pensé de la dernière campagne électorale
Jean Garon (JG) : “ Pauline a perdu plus que Couillard a gagné ! Pauline était insécure. Oui elle était déterminée pour devenir Première ministre mais pas en politique. Elle donne toujours l’impression de virevolter“
MM : Que pensez-vous de l’intervention de Pierre-Karl Péladeau dans la campagne ?
“ On ne peut pas faire d’élections en cachette. Pierre-Karl Péladeau est un gars décidé. Quand il a parlé les gens l’ont cru tout de suite et oui ils ont voté contre mais parce qu’ils n’étaient pas préparés à cela. L’indépendance d’un pays c’est une révolution. Au Québec, elle n’a pas été faite. Les gens n’ont pas encore assez confiance en eux. Les gens ont peur donc il faut en parler tous les jours pour éloigner la peur. Depuis 95 ça fait vingt ans qu’on aurait dû continuer d’en parler! Sur la planète terre, la plupart des peuples qui parlent la même langue ont compris qu’être souverain c’est d’avoir confiance en soit “
MM : Que pensez-vous de la nomination à l’agriculture du ministre Paradis ?
JG : “ Les québécois ont la mémoire courte. C’est qui Paradis ? Un ex-avocat des intégrateurs avant d’être en politique ! Pour aller à la chefferie du Parti Libéral, il a été financé par les intégrateurs. Ça n’a pas marché mais il se rappelle sûrement qui l’a aidé. On verra ce que ça donnera. Ne nous comptons pas d’histoire les intégrateurs finançaient les libéraux dans les années 80 et une fois au pouvoir ils leur ont donné ce qu’ils voulaient. Dans un monde sain d’esprit il n’est pas normal que le gouvernement donne des centaines de millions à quelques familles millionnaires et à la Coop Fédérée qui joue le même jeu hors des sentiers de la coopération. Le système est bâtard ! Savez-vous que l’intégrateur fournit la moulée, les médicaments et qu’à la fin l’éleveur redonne aussi le chèque d’ASRA (Assurance stabilisation des revenus) et que le gouvernement finance cela !“
MM : Votre avis sur l’UPA ?
JG : L’ASRA a été créée pour la ferme familiale et indépendante. À l’UPA du temps de Paul Couture ils ont soutenu l’aide à la ferme familiale, depuis c’est fini. À la direction de l’UPA au fil des années, on ne défend plus la ferme familiale. Ils en sont devenus les plus grands ennemis. Actuellement le monde agricole évolue. Moi je me suis toujours posé la question du monopole syndical ou du pluralisme syndical car le producteur laitier et le maraîcher c’est le jour et la nuit ! “
MM : Comment vous analysez votre bilan politique ?
JG : “ Le modèle que j’ai tracé notamment pour le développement de l’autosuffisance alimentaire n’a pas été suivi. Je m’étais organisé pour parler avec toutes les chaines d’épicerie pour aider les produits québécois. Bouchard dans son grand talent a même vendu Provigo! Bouchard a toujours été là pour prendre le fruit des autres. Je n’ai jamais eu d’atomes crochus avec lui !“
MM : Revenons à la politique en général, d’après vous qui sera le prochain chef du Parti québécois ?
“ Je ne sais pas. Je pense que Péladeau c’est un succès mais il a besoin de temps pour apprendre. Je crois qu’il voit lui-même les difficultés mais donner un pays à ses enfants c’est une belle ambition! Ce qu’il faut surtout retenir c’est que le Parti québécois n’est pas un parti féministe. Il faut en finir avec les Yvette et les Janette !
MM : Si c’était à refaire retourneriez-vous en politique ?
JG : “Non, j’irai dans le monde des affaires car les québécois n’ont pas de mémoire“
MM : Pour finir, pourquoi collaborer à La Vie Agricole. Il y en a d’autres des journaux agricoles, pourquoi celui-là ?
JG : “ La Vie Agricole donne une voie à ceux qui pensent par eux-mêmes. La Vie Agricole est la seule publication d’opinion indépendante. Même les universités aujourd’hui, avec les commandites, mêmes elles, ne sont plus libres !“`
MM : Et à propos votre livre, Pour tout vous dire, publié l’an passé en coédition avec La Vie Agricole et VLB Éditions, filiale de Quebecor, déjà vendu à 7000 exemplaires, est-ce qu’il y en aura un autre ?
Oui une réédition possiblement et un autre livre aussi sur les principes directeurs de mon action en politique !