Serons-nous capables de faire le ménage dans nos finances publiques?

L’avenir nous le dira, mais les premières réactions des gens proches du gouvernement ne me rassurent pas.  Quand j’ai lu dans le journal Le Devoir de samedi et dimanche, les 13 et 14 mai 2014, que le nouveau chef de la direction de la Coop Fédérée, Gaëtan Desroches, veut redonner ses lettres de noblesse à l’industrie porcine du secteur agro-alimentaire du Québec, fragilisée au cours des dernières années…avec l’aide de l’État, j’ai compris que la direction de l’intégration coopérative se positionnait.

Le nouveau ministre de l’agriculture du Québec, Me. Pierre Paradis, connait bien le monde des intégrateurs du Québec parce qu’il a été leur avocat pendant des années et qu’ils l’on financé politiquement en contribuant à  sa caisse électorale.

Alors que le gouvernement est cassé comme un clou et que ses finances publiques sont en désordre après neuf années de gouvernement Charest, il sera intéressant de voir si le gouvernement Couillard osera faire le ménage du gaspillage généré par le gouvernement Charest avec le ministre de l’Agriculture nommé par le premier ministre Couillard.  Nous saurons très rapidement si le gouvernement libéral a l’intention de réserver des centaines de millions de dollars pour les intégrateurs agricoles plutôt que pour l’entreprise familiale indépendante qui seule justifie la couverture de l’assurance-stabilisation des revenus, d’autant plus que plusieurs contrats d’intégration prévoient que le montant payé par le gouvernement du Québec à l’intégré doit être remis par le producteur agricole intégré à son intégrateur.  Et il n’y a pas de distinction entre l’intégration privée et l’intégration coopérative.  Et rappelons-nous que l’UPA n’a jamais voulu négocier le forfait prévu au contrat d’intégration pour obtenir le meilleur prix pour le producteur intégré, ce qui aurait contribué à réduire les montants à payer par l’assurance-stabilisation.  Rappelons-nous que des programmes d’assurance-stabilisation des revenus ont été mis en place pour la ferme familiale indépendante dans les années 1970 et 1980 et que c’est seulement sous Michel Pagé, ministre libéral de l’Agriculture après 1985, que le régime a été changé pour couvrir l’intégration après la demande et la bénédiction pontificales de l’UPA et de la Coopérative Fédérée qui ont continué à essayer de faire croire qu’elles favorisaient la ferme familiale.  Nous sommes dans l’incohérence la plus totale.  Les mots ne veulent plus rien dire.  C’est pourquoi il faudra surveiller l’action du gouvernement Couillard pour savoir quelles actions supporte le vocabulaire utilisé; où se feront les coupures et où ira l’argent additionnel dépensé.  On pourrait avoir des surprises!

Le prochain budget permettra de voir quels choix seront faits par le gouvernement Couillard et comment il fera le ménage dans l’héritage déficitaire laissé par le gouvernement Charest après neuf ans d’administration entre 2003 et 2012.

L’opposition aura aussi sa chance de définir ses orientations et comme il y a plusieurs partis d’opposition, de dire comment chacun voit l’avenir…s’ils se donnent la peine de définir leurs visions de l’avenir dans l’agro-alimentaire québécois.

La Vie Agricole, comme journal indépendant, pourrait fournir la tribune pour le forum qui doit mobiliser les forces vives du monde agro-alimentaire du Québec.  Il est sans doute bien placé pour le faire parce qu’il a été mis au monde comme un journal indépendant et qu’il pourrait jouer ce rôle sans trahir qui que ce soit.  Ce débat sur l’avenir doit avoir lieu et le journal qui couvre l’ensemble du Québec sera le mieux placé pour animer ce débat qui doit intéresser tout le monde agro-alimentaire du Québec.  

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