Suite à l’article de La Presse, publié le 29 octobre, dévoilant de supposés extraits, du rapport préliminaire de la Commission de révision permanente des programmes, qui doit être transmis la semaine prochaine au président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, plusieurs intervenants de l’agriculture s’inquiètent. Benoit Girouard, président de l’Union Paysanne et Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles ont tous deux interpellés la présidente de la Commission de révision, Mme Lucienne Robillard.
Benoit Girouard a confié à La Vie Agricole : “Le comité Robillard n'a pas dû lire le rapport Pronovost, ni le rapport St-Pierre pour parler de l'agriculture en terme de vache grasse. Bien sûr que les céréales vont bien en ce moment, après avoir été dans un creux. Que le porc relève le nez après avoir traîné la patte pendant presque 10 ans. Mais les agriculteurs du Québec demeurent les plus endettés d'Amérique du Nord. Les pays industrialisés soutiennent leur agriculture et, oui, les agriculteurs du Québec sont très bien soutenus et c'est tant mieux. L'Union paysanne ne dit pas qu'il n'y a pas d'économie à faire, mais que s'il y en a, elles devraient être réorientées vers un plus grand nombre de fermes. Le problème n'est pas le soutien, mais sa répartition.
Marcel Groleau rejoint par l’intermédiaire de son conseiller aux affaires publiques, Patrice Juneau, n’a pas voulu en dire plus à La Vie Agricole que ce qu’il avait émis sur son fil twitter, nous demandant de nous y référer. M. Juneau nous a donc précisé : “Sur son fil Twitter ce matin, M. Groleau a invité Mme Robillard à la prudence, faisant valoir que les agriculteurs québécois sont moins soutenus que ceux de l’OCDE (leurs compétiteurs) et que la fiscalité municipale québécoise est la seule en Amérique du Nord à taxer autant ses agriculteurs“.
La Presse évoquait dans son article quelques pistes que l’on risque de retrouver dans le rapport de Mme Robillard : “En agriculture, le Québec vit une période de vaches grasses, en raison du prix élevé des denrées. Même en cette conjoncture favorable, Québec doit aiguiller cette année 600 millions à la Financière agricole. En outre, le ministère paie 128 millions aux municipalités en remboursement des taxes foncières et compensations des exploitations agricoles que devraient payer les agriculteurs. Là encore, des économies sont possibles.“