La Guilde des fromagers en réponse au stress ambiant !

Gilles Blackburn, le président de la Guilde québécoise des artisans fromagers, fait le point sur sa nouvelle organisation. Au printemps passé, La Vie Agricole avait rencontré monsieur Blackburn pour discuter des répercussions qu'aurait l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union Européenne sur les fromageries fines québécoises. Cet automne, il parle des moyens mis en place pour assurer la sauvegarde des entreprises du Québec, notamment de la formation de la Guilde québécoise des artisans fromagers. 

Le 6 octobre dernier se tenait à Montréal le lancement de la GQAF. Ce regroupement de 21 transformateurs de laits a été créé pour promouvoir les produits de chez nous et assurer leur qualité, autant dans la province que dans le reste du pays. L'association a été créée en réponse au stress présent sur notre territoire. En effet, les informations relatives aux quotas et aux produits qui entreront, leur quantité et leur nature, tardent à arriver chez les artisans qui se font de plus en plus inquiets. L'important, c'est d'être proactif selon le fromager de Jonquière. Il veut tenter de faire connaître le plus possible les produits qu'ils représentent avant que nos tablettes soient envahies d'articles importés. L'ambition est grande, leur but est de faire connaître leurs produits comme les meilleurs au Canada et même les meilleurs au monde. Ce sera un défi de taille car les membres de la guilde n'ont pas les moyens financiers pour faire beaucoup de publicité tout au long de l'année. La Guilde produit 2300 tonnes par année, alors que 30 000 tonnes de fromages entreront sur notre marché quand le libre-échange s'appliquera. Néanmoins, un évènement est à prévoir pour le temps des fêtes, c'est à cette période que le plus de fromages raffinés sont vendus. La fromagerie Blackburn fait de 25 à 30% de son chiffre d'affaire annuel durant cette période de l'année.

Un des points encourageant dans toute cette histoire est l'intérêt que portent les grandes chaînes d'épiciers qui sont les principaux acheteurs des artisans d'ici. Les gens d'ici ont un engouement qui a été relancé depuis quelques années pour acheter des articles produits localement.

Divergence sur les quotas entre la Guilde et l’Association des fromagers

Sans se dissocier de l'Association des artisans fromagers du Québec, la Guilde ne partage pas les mêmes visions sur les possibilités d'affaires, entre autre sur la question des quotas qui serait distribués aux artisans. L'AFAQ ne veut pas travailler avec les quotas alors que le président de la Guilde pense qu'il pourrait monnayer ses droits sur le marché des fromages fins importés. En effet, le gouvernement prévoit distribuer environ 30% des quotas d'importations aux plus petits joueurs et 70% aux géants de l'industrie fromagère. La revente des importations est un marché très lucratif au Canada. Gilles Blackburn croit que les industries bien établies seraient intéressés à acheter ou à louer sa part de quotas sur les 17 000 tonnes supplémentaires qui entreront au pays. Selon la Commission canadienne du lait, 59% des fromages fins canadiens étaient produits au Québec en 2013, c'est donc notre province qui est la plus affectée quand l'avenir de cette industrie est incertaine. Ce qui est sur, c'est que l'année à venir sera pleine de défi pour la Guilde québécoise des artisans fromagers. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *