“ Suite à la lecture du rapport de la Commission Robillard, je comprends la réaction du ministre Paradis“, a déclaré, à La Vie Agricole cet après-midi, Jean Pronovost, auteur du fameux rapport sur l’agriculture, déposé au gouvernement en 2008.
Il nous a aussi précisé que le rapport qu’il a remis au gouvernement en 2008 soulignait entre autres, la vocation première de l’agriculture d’ici qui est de nourrir les Québécois. Il rappelle que cette agriculture si nécessaire aux Québécois est aussi un élément stratégique de notre vitalité économique : “ L’agriculture est une source importante de notre richesse“, a-t-il précisé.
Il aut subventionner l’agriculture !
Avant de couper en agriculture, il faut savoir que tous les pays soutiennent financièrement la leur : “ Je disais dans mon rapport que le Québec doit d’autant plus continuer à subventionner la sienne qu’il s’agit d’une agriculture nordique qui doit composer avec une saison de production plus courte, un climat plus difficile, une population plus restreinte et dispersée et un cadre socio-environnemental plus exigeant que celui qui existe dans plusieurs autres pays“, de dire M. Pronovost : “Nous avons même recommandé de ne pas diminuer l’aide gouvernementale à l’agriculture et de la maintenir au niveau qu’on pouvait observer au moment où nous avons rédigé le rapport“.
Oui, L’ASRA doit changer !
Jean Pronovost explique que s’il a critiqué l’ASRA, c’était pour mieux souligner qu’elle devait être remplacée par un programme mieux adapté à une agriculture moderne. Il plaide pour un programme qui pourrait mieux assurer l’avenir et la pérennité de l’agriculture : “ Notre recommandation n’était pas de dépenser moins mais de dépenser mieux. S’appuyer sur les faiblesses de l’ASRA pour justifier une diminution de l’aide gouvernementale à l’agriculture instrumentalise et tronque notre recommandation pour l’infléchir dans une direction qui n’était pas du tout celle que nous avions en tête lorsque nous avons rédigé notre rapport“, de conclure Jean Pronovost.
Une vision caricaturale du secteur agricole québécois, selon l’AQINAC
L’Association Québécoise des Industries de nutrition animale et céréalière ( AQINAC), quant à elle, juge le rapport Robillard comme étant une vision caricaturale du secteur agricole québécois. L’association précise que le rapport ne rend pas justice aux nombreuses initiatives prises récemment par le milieu agricole afin de favoriser son développement, ses retombées économiques et son rayonnement à l’international.