Protéine de lait en pratique

Aucune recette magique n’est disponible pour augmenter à coup sûr le taux de protéine dans le lait des vaches. Comme dit la publicité d’une quincaillerie connue : « Si ça existait, on l’aurait! »

L’énergie semble un des facteurs les plus limitants pour produire la protéine du lait. Assez fréquemment, on verra une hausse du taux de protéine suite à l’introduction d’ensilage de maïs, ou encore suite à la  mouture plus fine des grains dans la ration. Mais, ce n’est pas toujours aussi simple…

La réalité, c’est qu’il y a beaucoup de paramètres en jeu. On a affaire à des animaux dont la flore ruminale contient un nombre variable et des types différents de microorganismes. On alimente les vaches avec des ingrédients dont la composition est modifiée régulièrement, que ce soit volontaire ou non. Dans l’espoir de mieux répondre aux exigences de l’animal,  on s’ingénie à changer les combinaisons d’ingrédients, ce qui implique une réadaptation du rumen à chaque fois.  On a beau connaître le principe de production de la protéine du lait, mais il y a beaucoup d’inconnus et ceux-ci pèsent fort dans la balance.

Les acides gras volatils et la protéine microbienne qui  sont produits dans le rumen de la vache contribuent pour une portion importante à la synthèse du gras et de la protéine du lait. Toute situation qui affecte la fermentation ruminale est susceptible de causer une variation des taux de gras et de protéine.  Les éléments de base qui favorisent l’efficacité du rumen sont la stabilité de la ration, des fourrages digestibles et des grains rapidement fermentescibles.

Une fois  l’équilibre énergie/protéine satisfait, la consommation de matière sèche est le critère le plus important.  Les vaches doivent avoir accès à une ration fraîche en tout temps. Cela implique de disposer d’un espace suffisant à la mangeoire, de repousser fréquemment la ration pendant la journée et  de nettoyer la mangeoire une fois par jour. Le confort des stalles favorise la rumination et donc la consommation de façon indirecte.

La qualité des fourrages contribue au potentiel de production de protéine du lait. Des fourrages jeunes et digestibles alimentent la disponibilité du glucose, tout comme les concentrés, et contribuent ainsi à la synthèse de lait et de protéine. À l’opposé, des fourrages mal conservés, par exemple ayant développé un excès d’ammoniaque pendant la fermentation offrent un moins bon potentiel de production. Ceux-ci doivent être complémentés différemment afin de soutenir une synthèse de composantes du lait acceptable.

Plusieurs additifs sont disponibles sur le marché, dont certains peuvent influencer la production de protéine du lait. Entre autres, les additifs qui ont pour effet d’augmenter la consommation de matière sèche, tels les levures, ont le potentiel d’améliorer la quantité de protéine livrée. D’autres, comme certains extraits végétaux peuvent augmenter l’efficacité des bactéries ruminales à produire la protéine microbienne, ce qui se répercute sur la quantité de protéine du lait. On peut également penser à l’ajout de méthionine protégée dans les rations, celle-ci étant l’acide aminé le plus souvent limitant pour la production.

Bref, la protéine du lait n’est pas une composante qui obéit au doigt et à l’œil, même lorsqu’on pense en comprendre les mécanismes. Dans certains cas, il vaut peut-être mieux élargir notre cible et plutôt viser la qualité et la stabilité des ingrédients, ainsi que la santé du rumen. La vache nous le rendra naturellement quand elle rencontrera les conditions qui le lui permettent.

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