L'expression « pas dans ma cour » prend tout un sens pour France Lamonde de la ferme Montaye à Saint-Jean-Chrysostone quand on sait que l'Hydro Québec passe sur sa terre, qu'il y a deux voies du CN, que le pipeline Saint-Laurent de Valero (Ultramar) y passe aussi, et qu’en plus elle attend l'oléoduc d'Énergie-Est. Pourtant elle ne crie pas « pas dans ma cour ». L'oléoduc sera juste une servitude de plus sur son terrain. Mais elle exige du respect de son syndicat, l’UPA !
Disant comprendre que tant de servitude passe sur son terrain, Mme Lamonde, présidente de l’Association de propriétaires privés agricoles (acéricoles) et forestiers (APPAF) tient fermement à ce que cela se fasse dans le respect. Dimanche le 18 janvier dernier elle avait accepté de faire part de son expérience lors d'une rencontre de citoyens organisée par STOP-Oléoduc Montmagny-L'Islet. Son expérience, elle l'a acquise lors de l'établissement par Ultramar (Valero) du pipeline entre Lévis et Montréal. Elle a gagné plusieurs points qu'elle voudrait voir se réaliser aussi pour l'oléoduc Énergie Est et en ajouter même si possible.
Pipeline Saint-Laurent : Elle en a gros conte L’UPA
La bataille avant la mise en service en 2013 du pipeline Saint-Laurent a été longue et dure. À l'époque, et encore le mois dernier, Mme Lamonde en avait gros contre l'UPA dont elle est pourtant membre à titre d’agricultrice. Au sujet de l'entente-cadre signé par l'UPA avec Ultramar, Mme Lamonde dit : « L'UPA a négocié avant d'en parler aux propriétaires ». Elle ajoute : « Quand l'UPA nous a rencontré c'était pour nous expliquer l'entente. Nous c'est pas ça qu'on voulait, on aurait voulu participer ».
Aidée par la CPTAQ
Par la suite en revendiquant devant la CPTAQ Mme Lamonde souligne qu'elle a obtenu, pour préserver le drainage, que le tuyau passe à 1,6 mètre dans la terre et non à 1,2 comme initialement négocié par l'UPA. « Mais on avait l'UPA contre nous autres, le syndicat avait signé sans en parler aux propriétaires », de dire Mme Lamonde. « Quand on est allé devant la CPTAQ, l'UPA avait un avocat contre nous, on a contesté la décision devant le TAQ (Tribunal administratif du Québec). Ils ont mis un avocat contre nous, à chaque instance ils ont mis un avocat contre nous ». « Moi je vis avec la terre. L'Hydro c'est plate, j'ai une tour, mais c'est dans les airs pis je passe en dessous j'ai pas de trouble mais là c'est dans la terre, c'est dans ma partie de terre dont j'ai besoin pour vivre ». On ne peut pas signer dans les mêmes conditions pour l’oléoduc Énergie Est, dit-elle. « Les organismes qui nous représentent, l'UPA et le gouvernement, se doivent d'écouter la population ».