Quand auront lieu les audiences de l'Office national de l'Énergie (ONE) sur le projet Énergie Est de TransCanada? Y-aura-t-il des audiences du Bureau d'audience publique du Québec (BAPE)? Quand et où? Des questions qui intéressent plusieurs citoyens mais pour les agriculteurs dont les terres seront traversées par l'oléoduc Énergie Est, cela devient capital car c'est plus que leur mode de vie, c'est leur gagne-pain qui est en jeu. Seront-ils suffisamment protégés par l'entente-cadre que l'Union des producteurs agricoles (UPA) négociera en leur nom quand on sait que l’UPA qui les défend et aussi sur le comité de L’ONE ?
La présence du vice-président de l’UPA à l’ONE étonne !
Pour Mme France Lamonde, présidente de l’Association de propriétaires privés, agricoles (acéricoles) et forestiers (APPAF), une agricultrice qui a lutté fermement pendant des années pour faire respecter ses droits lors de l'installation du pipeline Saint-Laurent d'Ultramar, rien n'est moins sûr. Rencontrée lors d'une assemblée publique organisée par STOP-OLÉODUC Montmagny-L'Islet, Mme Lamonde en avait encore gros sur le cœur : « L'UPA a négocié avant d'en parler aux propriétaires ». Elle ajoute : « Quand l'UPA nous a rencontré c'était pour nous expliquer l'entente. Nous c'est pas ça qu'on voulait, on aurait voulu participer ». (Voir autre texte). Après la rencontre, au cours de l'entrevue qu'elle accordait à La Vie agricole, Mme Lamonde s'est demandé, en pensant aux négociations entourant l'oléoduc Énergie-Est, s'il fallait s'étonner de la présence de M. Pierre Lemieux, le premier vice-président de l'UPA sur un comité de l'Office nationale de l'énergie.
L'UPA à l'ONE, des connexions qui en inquiètent certains !
Sur une page web de l'ONE (date de modification 2015/01/09, donc il y a quelques jours) http://www.one-neb.gc.ca/prtcptn/lndmttrs/lndmttrsgrp/strngcmmtt-fra.html on peut lire les noms de M. Pierre Lemieux et de Mme Isabelle Bouffard, de l'UPA, comme étant « participants au comité directeur du groupe chargé des questions foncières ». Le mandat de ce comité est notamment de définir la « démarche adoptée par l'Office pour réglementer les installations ou activités des sociétés visées par la Loi sur l'Office national de l'énergie » et aussi « l'amélioration des processus et mesures de l’ONÉ ayant trait aux questions foncières ». Mme Bouffard a quant à elle participé aux travaux d'un sous-comité « de l'atelier sur les programmes pour la participation du public ».
Sur ce comité siègent aussi le Ralliement national des Métis, la Farmers Advocacy Office de Colombie-Britannique, la Fédération canadienne de l'agriculture mais aussi l'Association canadienne des producteurs pétroliers et l'Association canadienne des pipelines d'énergie (dont Enbridge Pipelines Inc et TransCanada Pipelines Limited sont membres). Des présences de personnalités de divers milieux qui ne semblent pas rassurer les agriculteurs et agricultrices comme Mme Lamonde.
Une traduction refusée par l’ONE
Mme Lamonde a réclamé que les documents de TransCanada sur l'ONE soient traduits en français avec l'appui de plusieurs mais, fait-elle remarquer, sans obtenir l'appui de l'UPA dans cette démarche de clarification. Elle a porté plainte au commissaire aux langues officielles. TransCanada a traduit en français les documents qui sont disponibles sur son site mais l'Office nationale de l’énergie ne traduira rien, a-t-elle su, se contentant de mettre sur son propre site les liens vers celui de TransCanada. Quoiqu'il en soit c'est l'ONE qui approuvera ou non le projet mais c'est avec TransCanada que l'UPA doit négocier une entente cadre touchant ses membres.
Groleau et TransCanada
Alors que certains médias dévoilaient l’automne dernier, une liste de personnalités dites influentes repérées par TransCanada, le président de l'UPA, M. Marcel Groleau, niait tout lien avec la compagnie. Il n'a jamais eu de contacts avec TransCanada et n'a jamais subi de pression pour prendre position avait su La Vie Agricole par la voie de son conseiller aux affaires publiques, M. Patrice Juneau, qui a fourni cette réponse le 18 novembre dernier.
Le mandat de l'UPA et non des syndicats locaux
Rejoint mercredi après midi, M. Paul Doyon, le président de l'UPA Chaudière-Appalaches, une région qui sera traversée par l'oléoduc, a expliqué que c'est l'instance nationale qui avait été mandatée par les agriculteurs pour négocier l'entente-cadre. C'est pour ça que les syndicats locaux ne sont pas encore au courant des détails.M. Doyon a ajouté que les négociations étaient délicates car il y a deux entités une pour le tuyau et une pour le contenu. Une fois l'entente conclue les agriculteurs seront informés et cela n'empêchera pas, assure M. Doyon, que les agriculteurs qui voudront en obtenir d'avantage puissent le faire. Un mandat très clair que l'UPA a reçu c'est de négocier des redevances comme des loyers plutôt qu’un montant forfaitaire et « c'est ce que nous allons chercher à obtenir » a dit M. Doyon. C'est, selon ses dires, M. Lemieux et Mme Bouffard qui s'occupent des négociations. M. Doyon ne sait pas quand l'entente sera conclue