Pierre-Karl Péladeau déclarait à Michel Hébert dans le Journal de Québec le 14 mars dernier : “ Des millionnaires, des milliardaires, au Québec, j’en veux “. Ce qui a fait écrire au chroniqueur du Journal de Québec, Jérôme Landry, hier : “ Même un fédéraliste comme moi doit reconnaitre que si un jour le Québec devient l’une des provinces les plus riches au Canada, le “Oui“pourrait s’imposer comme un choix incontournable pour bien des Québécois. C’est là-dessus que PKP doit travailler !
Première déclaration en agriculture de PKP
Très étonnant alors hier matin de découvrir sur la page Facebook de Pierre-Karl Péladeau, un soutien unilatéral à André Villeneuve et à L’UPA.
Il était écrit : “L'UPA, ainsi que d'autres groupes, se déclarent préoccupés du phénomène de l'accaparement des terres. Ils ont bien raison. Je le suis tout autant ainsi que mon collègue le député de Berthier et porte-parole en agriculture, André Villeneuve ( …) Les petits vont être acquis par des moyens, les moyens vont être acquis par les gros et les gros vont être acquis par les super gros. La probabilité que ces entreprises fassent un appel public à l'épargne en vendant des actions au marché est élevée. Une fois la compagnie devenue publique, elle sera susceptible d'être vendue au plus offrant comme l'exigent les obligations fiduciaires des administrateurs d'une compagnie cotée en bourse. Qui seront les acquéreurs ? Il n'est pas exclu que ce soit une entreprise étrangère qui possède l'envergure financière requise pour ce genre de transaction. Résultat des courses : les Québécois se retrouveraient locataires de leurs terres, un nouveau féodalisme post-moderne.“
Séduire L’UPA ?
Pourquoi l’aspirant chef du Parti Québécois n’a-t-il pas attendu la fin des exposés devant la Commission parlementaire des organisations comme le Conseil des entrepreneurs agricoles, l’Union paysanne ou Partenaires Agricoles et Pangea, qui proposent des modèles d’accompagnement des agriculteurs dans leur développement et qui prétendent que ce sont justement les méthodes françaises de la SAFER (que l’UPA et la Fédération de la relève agricole (FRAQ) veulent implanter ici) qui pourraient engendrer un système de location des terres comme en France où seulement 30 % des producteurs sont maintenant propriétaires. Alors qu’on parle ici, selon les chiffres de 70 à 84 %, d’agriculteurs propriétaires de leurs terres au Québec.
L’un des mentors de PKP, Bernard Landry, déclarait à La Vie agricole en décembre dernier : “ Oui, aux sociétés d’investissement si elles respectent les agriculteurs.“ Si les agriculteurs sont bien traités et ont leur juste part, M.Landry n’a rien contre ce nouveau mode de financement des activités agricoles où l'agriculteur, tout en demeurant propriétaire, partage les risques et les revenus au sein d’une société d’exploitation, écrivait Simon Bégin dans nos pages, rapportant les propos de sa rencontre avec l’ancien Premier ministre du Québec. Pierre-Karl Péladeau s’éloigne-t-il de la pensée de l’un de ses mentors ou séduit-il ces temps-ci L’UPA, un syndicat puissant et utile pour accéder à la tête du Parti Québécois ?