Gestion de l’offre, où est le gouvernement fédéral ?

L’inquiétude est palpable dans le monde agricole quant au sort de la gestion de l’offre face aux négociations de l’accord de Partenariat Trans-Pacifique (PTP) et suite à la signature de l’accord de libre échange avec l’Europe. Le fait que le gouvernement fédéral traine à donner les détails de l’accord de libre-échange signé avec l’Europe, notamment sur l’attribution des Quotas d’importation, est de nature à alimenter cette inquiétude.

Il est assez surprenant de voir le gouvernement fédéral se lancer tous azimuts à négocier des traités de libre-échange sans que l’on ne connaisse les réels tenants et aboutissement des traités. N’oublions pas que bien souvent le diable est dans les détails. Une mesure peut apparaitre à première vue avoir peu d’impact, mais son application particulière peut être très dommageable, et inversement. L’importation de 17.000 tonnes de fromages fins (ou du moins plus ou moins fins) en est un bon exemple, la mesure en soit est définitivement dommageable pour la production de fromage. Les effets néfastes sur l’industrie de cette importation peuvent cependant être atténués selon les mesures que l’on met en place, ces mêmes effets peuvent aussi être amplifiés par d’autres mesures. L’attribution des quotas d’importation est une des mesures qui peut faire une différence, normalement ces quotas reviennent aux détenteurs de quota existants, au prorata de ce qu’ils détiennent présentement. Cependant toutes sortes de rumeurs circulent quant aux nouvelles règles d’attribution, certains parlent que 30 % du quota serait attribué à de nouveaux détenteurs. Imaginer la différence d’impact dans le marché entre une attribution de ce 30%, aux Producteurs laitiers du Canada (PLC), versus une attribution de ce quota aux grandes chaines de distribution. C’est le jour et la nuit.

L’accord de Partenariat Trans-Pacifique (PTP) est un accord de libre-échange et sur les droits des entreprises regroupant 12 nations, les États-Unis, l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. En font partie,  La Thaïlande, les Philippines, et la Corée du Sud ont également exprimé un intérêt pour se joindre aux discussions. Plusieurs groupes considèrent que ce traité va beaucoup plus loin que le traité de l’ALENA, en bien et en mal. Une des principales critiques concernant ce traité semble l’opacité des négociations, ce qui laisse place à bien des spéculations.  

Une chose est sûre, il n’est pas rassurant de voir le silence du gouvernement sur les mesures qu’il entend prendre pour atténuer les impacts de l’accord signé avec l’Europe. Ce silence est-il voulu ?   Des explications claires sur les mesures à mettre en place suite au traité signé de libre-échange avec l’Europe permettraient de nous donner un aperçu de ce qui nous attend avec le PTP qui lui n’est pas signé.

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