Le gouvernement libéral doit défendre les intérêts de nos agriculteurs face à la menace sur la gestion de l’offre, ont déclaré le 10 juin dernier, le député de l’opposition officielle en matière d’agriculture, André Villeneuve, et le député porte-parole en matière d’affaires intergouvernementales canadiennes, Stéphane Bergeron. Mais quoiqu’on en dise, le ministre Paradis reste le premier à avoir sonné l’alarme.
« Personne n’est dupe! À travers tout le Québec, les agriculteurs sont inquiets. Ils savent que le Canada ne joue pas franc-jeu, qu’il est prêt à les sacrifier, que ses priorités sont bien loin des leurs. Partout, ils se mobilisent pour défendre la gestion de l’offre, qui permet à des centaines de PME québécoises de prospérer et d’enrichir nos régions », a rappelé André Villeneuve. De son côté, Stéphane Bergeron a ajouté : « C’est une priorité pour le Québec, et c’est le devoir du gouvernement du Québec de s’assurer que ce soit également une priorité pour le gouvernement fédéral. »
« Le ministre de l’Agriculture a beau dire qu’il tisse des alliances avec les provinces canadiennes, ce n’est pas à Toronto qu’il doit faire pression, c’est à Ottawa! Il doit cesser de se comporter en quêteux et, une fois pour toutes, faire respecter les agriculteurs du Québec », a ajouté le député de Berthier. « Un Québec province, c’est un Québec soumis aux desiderata du gouvernement fédéral. Un Québec indépendant, lui, aurait sa propre voix pour négocier les traités, notamment de libre-échange, à l’international », a conclu Stéphane Bergeron.
Plus tôt dans la journée André Villeneuve en chambre avait déclaré :“Si le Canada touche à la gestion de l'offre, est-ce que le gouvernement du Québec refusera de ratifier le Partenariat Transpacifique?“. Il faut savoir que l’entente entre l’Union européenne et le Canada nécessitait la signature des provinces et des différents pays européens, le traité TransPacifique ne sera signé qu’entre pays souverains, l’opposition le sait-elle ?
Au cours de ces échanges en chambre, Pierre Paradis avait répondu à André Villeneuve: “On n'a pas attendu une question de l'opposition officielle pour s'activer dans ce dossier parce que la gestion de l'offre au Québec et au Canada, c'est ce qui permet le maintien des fermes familiales un peu partout sur le territoire québécois, dans chacune de nos régions, ça crée de l'emploi, ça tisse un tissu social dont nous sommes fiers et dont nous nous portons à la défense, mais on ne peut pas le faire seul (…) La Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick se sont joints au Québec et à l'Ontario. Nous avons des communications d'engagées avec l'Île-du-Prince-Édouard et l'Alberta. Moi, je compte sur l'opposition officielle pour nous appuyer dans ces démarches de coalition canadienne“.
Il ajoutait: “Le député de Berthier est un peu nouveau dans le dossier agricole, qui est un dossier complexe. La gestion de l'offre repose sur le contrôle des frontières. C'est le pays Canada qui a un contrôle des frontières et qui fait en sorte que, dans cinq productions, on peut gérer notre offre, on peut avoir un système qui est équitable à la fois pour le producteur, le transformateur et le consommateur, sans ce contrôle des frontières, ça n'existerait pas.“
D’un côté l’opposition péquiste semble avoir oublié qu’elle a, du temps de Mme Marois, collaboré avec le gouvernement fédéral de l'époque à une signature d'une entente avec l'Union européenne qui va entrainer l'importation de 17 700 tonnes de fromage additionnel qui vont nuire aux fermes québécoises et de l’autre on a un ministre en charge qui se fait le défenseur inconditionnel de la gestion de l’offre, système qui nécessite des frontières. Il est vrai que Paradis dans le dossier de la gestion de l’offre a été le premier à sonner l’alarme, avant l’UPA et avant l’opposition ce qui en fait probablement “le plus souverainiste des libéraux“. Irait-il un jour jusqu’à défendre la souveraineté de la province pour sauver la gestion de l’offre ?