Faciliter les moyens privés et publics

Dans mes deux dernières chroniques il a été question de sujets d’importance pour le secteur agricole et celui de l’agro-alimentaire. En mai dernier, ma chronique a porté sur la gestion de l’offre dans le cadre des négociations de l'Accord de partenariat transpacifique (PTP) visant à intégrer les économies des régions de l'Asie et du Pacifique. À ce jour, rien n’est réglé et on attend toujours ce qui va en ressortir. Il y a de quoi à être inquiet comme en fait foi la position récente des producteurs agricoles de la Mauricie pour la survie de leur ferme, des emplois qui s'y rattachent et des emplois indirects qui dépendent de l'agriculture.

En juin, j’ai soumis l’idée de mettre en place des conditions fiscales favorisant la création de fonds privés d’investissement pour l’acquisition de terres, et ce, dans le but de stimuler l'entrepreneuriat dans le secteur agricole. J’insiste sur cet aspect car la situation actuelle exige qu’on facilite la mise en place de moyens privés et publics pour que la propriété des terres demeure le plus possible entre les mains des agriculteurs.

Aujourd’hui, c’est la modernisation des moyens de production agricole qui m’apparaît une nécessité. Cette modernisation devrait permettre de contrer la pénurie de main d’œuvre, d’améliorer la productivité et de mieux faire face à la compétition internationale  à la suite de la participation du Canada aux accords avec l’Union européenne et les pays asiatiques.

Voilà quelques années,  agriculture et nouvelles technologies ne semblaient pas, dans l’esprit de plusieurs personnes, deux concepts pouvant coller nécessairement ensemble. Pourtant, il n'est plus rare d’apercevoir dans les champs québécois des tracteurs dirigés grâce à un GPS et des producteurs agricoles munis d'un téléphone intelligent pour avoir accès à des données  qui lui permettent de suivre la santé de ses animaux et cela, même à distance.

Pour plusieurs agriculteurs, des robots à l’étable apportent le soutien nécessaire dans les soins à apporter aux animaux à un moment où il est de plus en plus difficile de trouver de la main d’œuvre pour diminuer le nombre d’heures travaillées par ces derniers et leur famille. Toutefois, pour l'achat, l'installation ou l’accès à ces nouvelles technologies, il est avéré nécessaire de faire des déboursés à hauteur de plusieurs milliers de dollars, voire de quelques millions dans le cas de robots à l’étable. 

De plus en plus, on parle d’une agriculture de précision faisant appel à des cartes de rendement par satellite, l’application de fertilisant ou de pesticide par le biais d’un GPS, tracteur complètement robotisé et autonome, etc…. Bref, l'évolution foudroyante des technologies, y compris celle de la communication sans fil, est sur le point de redéfinir le métier d'agriculteur.

Selon une enquête menée en 2010 par Jonatan Grimaudo des HEC Montréal, plusieurs freins existent au Québec quant à l'adoption massive de l'agriculture de précision. Il s’agit du coût d’acquisition des systèmes GPS, du manque de formation en agriculture de précision dans les établissements québécois d'enseignement (universités, cégeps et ITA) pour les agronomes et les techniciens, du fossé entre la quincaillerie technologique et les connaissances agronomiques, de l'énorme quantité d'information à traiter de façon intelligible pour l'agriculteur, et plus important, le manque de soutien de l'État pour réaliser une transition vers l'agriculture de précision.

Avez-vous remarqué que le gouvernement parle peu de la modernisation des fermes et de leur adaptation aux nouvelles technologies alors que, depuis une dizaine d’années, son attention est portée vers la modernisation des secteurs manufacturier et primaire.

Il m’apparaît important que les agriculteurs reçoivent publiquement cet appui de la part du gouvernement du Québec et de sa volonté à moderniser la production agricole et leur faciliter l’accès aux nouvelles technologies. L’agriculture est un élément essentiel de notre économie et le Québec ne peut se permettre qu’elle prenne un retard face à la concurrence internationale.

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