Quel est le meilleur grain pour mes vaches?

Les temps sont durs avec le cout des intrants qui ne cesse de grimper et la paye du lait qui s’amincit. On remet en question ses méthodes, on épluche ses dépenses. L’autosuffisance demeure le plus souvent la meilleure avenue. Il faut utiliser au maximum les aliments produits à la ferme, ses fourrages, ses grains, son soya.

Simultanément à cette mauvaise conjoncture économique, il y a la volonté de mieux protéger son capital, conserver ses acquis. On sème plus que jamais des céréales d’automne comme le blé, le seigle ou le triticale qui couvriront et maintiendront en place les sols pendant la saison froide, en plus de profiter au maximum de la saison de croissance automnale et printanière.

Que fera-t-on de ces grains? Pourrait-on s’en servir dans la ration du troupeau? Est-ce que ce sera aussi bon que du maïs, considéré comme le roi des grains? Voilà! La question est posée!

Selon M. Schroeder1, de l’Université du Dakota du Nord, certains ont confondu, à tort,  la large utilisation du maïs dans les rations laitières et une exigence nutritionnelle pour le maïs par les animaux. Plusieurs règles nutritionnelles empiriques ont été obtenues pendant les périodes où le maïs était un ingrédient alimentaire peu coûteux. Par exemple, certains recommandent de viser un niveau d’amidon entre 25 et 30 % dans les rations laitières, provenant essentiellement du maïs. Toutefois, les preuves expérimentales pour appuyer ces recommandations sont très minces.

En cours de route, on a perdu la notion que nourrir une vache, c’est d’abord nourrir des microbes dans le rumen. Et ceux-ci n'ont pas un besoin pour l'amidon en soi. Leurs besoins énergétiques peuvent être satisfaits par des glucides fermentescibles (pour simplifier, on pourrait dire des sucres) issus de la digestion des différentes combinaisons d’hydrates de carbones contenues dans tous les types de grains, les sous-produits et les fourrages de qualité.

C’est donc dire que, pour les bactéries du rumen, qui ne voient pas les ingrédients dans leur intégralité mais plutôt du point de vue moléculaire, les grains sont pratiquement interchangeables. En général, la teneur en amidon du blé, du seigle, du triticale et du maïs diffère légèrement, variant entre 60 et 70%. Par ailleurs, la portion d’amidon digestible dans le rumen varie beaucoup plus entre ces grains, soit entre 65 et 90%. Par exemple, l’orge et le seigle contiennent moins d’amidon que le maïs, mais une plus grande proportion de cet amidon se digère dans le rumen. Ceci résulte en un apport d’amidon environ similaire pour la flore ruminale.

En résumé, différents grains et sous-produits peuvent se substituer au maïs dans les rations laitières avec très peu d'effet sur la productivité des animaux. Du point de vue économique, privilégiez les grains et fourrages produits sur la ferme.

1 https://www.ag.ndsu.edu/news/columns/dairy-focus/dairy-focus-cows-do-not-need-corn/

 

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