Le retour des Chinois

Alors que certains médias avaient dressé les chinois en épouvantails il y quelques mois, décriant leur présence au Québec comme un risque de voir nos terres achetées par des envahisseurs des temps modernes, il s’est vite avéré que nos terres sont bien au contraire protégées de quelque achat que ce soit par des étrangers. C’est la loi ! Mais les chinois sont de retour au Québec et cette fois, il se pourrait qu’on les trouve bien plus sympathiques puisqu’ils pourraient acheter nos fourrages en exportation en grande quantité !

Des chinois se sont retrouvés ces derniers temps en délégation au Lac Saint-Jean pour négocier de l’achat de foin pour leurs troupeaux. Voilà une situation qui sied bien au Conseil Québécois Plantes Fourragères du Québec (CQPF) qui cherche justement à organiser le marché du foin. Mme Hélène Brassard, directrice générale du CQPF, nous  a déclaré :“ Oui, effectivement des Chinois sont venus au Québec cet été et pas seulement au Lac Saint-Jean ! Ils sont allés dans plusieurs régions. On ne connait pas leur objectif final mais ils nous ont dit avoir besoin de fourrages et de luzerne déshydratés pour leurs troupeaux laitiers là-bas. Ils ont rencontré des entreprises et des responsables du MAPAQ régional aussi !“

Se structurer pour l’avenir !

Elle ajoute alors: “ Notre problème actuel c’est qu’on n’est pas structuré au Québec. Le CQPF  a réalisé une étude stratégique pour le foin et  organisé un forum pour une douzaine d’entreprises qui font leur propre mise en marché individuellement. On lance des messages pas toujours entendu mais on a là l’opportunité de s’organiser. Il faut la saisir!“

Le marché d’exportation des fourrages pour les producteurs du Québec se limite actuellement à la côte est américaine. De l’avis de Mme Brassard, il y a bien plus à développer mais le CQPF n’est pas encore équipé pour et le MAPAQ non plus.

Bien différent de l’achat de terres !

Selon elle, il ne faut pas traiter l’approche des Chinois comme cela a été fait dans le passé : “ C’est le début de quelque chose qui peut être très intéressant pour le Québec. La démarche est très différente que lorsqu’on parlait d’achat de terres ou de production porcine.  Avec la crise laitière actuelle, c’est peut-être même une belle voie d’avenir pour les producteurs laitiers, une planche de salut ! Et les producteurs de grande culture auront un grand intérêt à s’y intéresser aussi.“

Des emplois ici

Mme Brassard nous a confié que la délégation chinoise rencontrée pourrait même envisager d’implanter une usine de déshydratation au Québec et faire appel à de la main-d’œuvre québécoise pour l’exploiter et à des producteurs Québécois pour la fournir.

Arrêtons d’avoir peur pour avoir peur !

Il semble qu’à vouloir toujours exprimé notre peur lorsqu’on parle de Chinois en agriculture au Québec, on risque de passer à côté de marchés importants.

Et si les chinois dans les années à venir devenaient une aubaine pour l’agriculture québécoise, plusieurs spécialistes et médias qui ont crié au loup, auraient l’air bien fous. L’achat de foin par les chinois peut mener le Québec à une grande rentabilité dans ce domaine si la province réussit comme le souhaite le CQPF à s’organiser. Les méchants chinois deviendront-ils un jour aux yeux de tous les gentils chinois ?

 

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