Ni Jacques Parizeau, ni Jean Garon n’auront vu le retour de la dynastie Trudeau à la tête du Canada! Tous deux sont partis quelques temps avant. Hier Lisette Lapointe, veuve de M.Parizeau, faisait une sortie médiatique pour évoquer une élection référendaire pour sortir l’option souverainiste des sables mouvants dans lesquels elle s’enlise d’élections en élections. Jean Garon était dans le même état d’esprit selon ce qu’il nous a transmis dans ses mémoires.
Jean Garon, chroniqueur régulier à La Vie agricole, écrivait dans ses mémoires que nous avons coéditées avec VLB,au chapitre, Un grand rendez-vous manqué :“ Je n’ai pas aimé les campagnes référendaires, pas plus celle que nous avons gagnée en 1992 que celles que nous avons perdues en 1980 et en 1995. Dans le cas du référendum de 1980 sur le mandat de négocier la souveraineté, et non pas sur la souveraineté elle-même, j’étais en désaccord avec la démarche dès le départ. Je me suis rallié par solidarité, mais sans jamais renier la légitimité d’une indépendance acquise lors d’une élection.“
Au fil des rencontres avec M.Garon, il nous a toujours répété ce principe que l’indépendance a plus de chance d’être gagnée dans le cadre d’une élection que dans le cadre d’un référendum.
Jacques Parizeau qui signait la Préface des mémoires de Jean Garon disait de lui :“ …Dans ce livre….On y voit ce qu’un homme déterminé et qui n’a pas froid aux yeux, quand il est nommé à la tête d’une administration, peut faire pour se débarrasser du “bois mort“, pourchasser le laxisme, le gaspillage, la corruption…“`
Sous plusieurs aspects, Garon était un radical. À la lecture de ses mémoires, on peut dire qu’il serait sûrement en ces jours de commémoration du referendum de 1995 en osmose avec les propos de Lisette Lapointe.