Ne misez pas uniquement sur la devise

Selon le dernier rapport sur le commerce mondial préparé par Financement agricole Canada (FAC), la productivité, l’innovation et de solides relations commerciales contribueront davantage à la prospérité à long terme du Canada en tant qu’exportateur agricole que la valeur de sa devise, 

« Le Canada figure parmi les plus grands pays commerçants de produits agricoles et agroalimentaires du monde et nos exportations profitent certainement de la faiblesse de notre dollar, explique Jean?Philippe Gervais, économiste agricole en chef à FAC, lors de la publication du rapport Tour du monde des échanges commerciaux de 2015 préparé par FAC. C’est l’idée communément admise; or, lorsque nous regardons de plus près, nous constatons que notre position concurrentielle relève beaucoup plus de facteurs de réussite à long terme que des fluctuations à court terme des taux de change. »

M. Gervais précise que les producteurs et les propriétaires d’agroentreprises doivent tenir compte des fluctuations des taux de change, mais ils doivent aussi envisager d’établir leur position concurrentielle en se basant sur des facteurs de réussite à plus long terme comme l’accroissement de la productivité et de l’innovation, ainsi que la création de relations commerciales solides. Le Partenariat transpacifique conclu récemment ainsi que l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne qui l’a précédé, offriront des avantages à long terme pour l’agriculture canadienne, ajoute-t-il.

Le Canada a une position enviable

Le rapport, qui analyse les données des deux dernières décennies sur les exportations de bétail, de cultures et de produits alimentaires transformés, a permis de constater que si la faiblesse du dollar canadien rend nos exportations plus attrayantes pour nos partenaires commerciaux, la croissance des exportations canadiennes est en réalité davantage dictée par une amélioration du produit intérieur brut (PIB) de ces marchés d’exportation. Figurant parmi les cinq principaux marchés d’exportation du Canada, la Chine devrait devancer les autres pays au chapitre de la croissance du PIB en 2016, ce qui pourrait représenter une hausse de 343 millions de dollars de la valeur des exportations canadiennes de cultures agricoles.

« Important pays exportateur du monde, le Canada occupe une position enviable et l’expansion de ses relations commerciales contribuera à soutenir et à renforcer cette position », ajoute-t-il.

Toutefois, la faiblesse du dollar canadien donne une impulsion immédiate aux exportations canadiennes, en particulier vers les États-Unis, qui sont le principal partenaire commercial du Canada. Les États-Unis acquièrent plus de 30 % des exportations agricoles totales du Canada, y compris le quart des exportations de cultures agricoles et environ 75 % des exportations de bétail.  Les effets positifs de la faiblesse du dollar canadien prennent plus de temps à se concrétiser dans les nouveaux marchés. C’est là où la réputation du Canada à titre de producteur fiable de produits agricoles et produits alimentaires transformés salubres et de grande qualité joue un rôle accru, selon le rapport.

« En mettant l’accent sur la productivité, l’innovation et les échanges commerciaux, nous permettons au Canada de préserver sa réputation comme l’une des sources de denrées alimentaires les plus respectées au monde et de demeurer un exportateur de premier plan sur la scène mondiale », ajoute M. Gervais

Le Canada cinquième exportateur de produits agricoles

Le Canada est le cinquième exportateur de produits agricoles et le huitième exportateur de produits agroalimentaires du monde, et ce, malgré le fait que sa population ne compte que 34,8 millions d’habitants. En 2014, le système agricole et agroalimentaire a fourni 2,3 millions d’emplois et a apporté une contribution de 108,2 milliards de dollars au PIB du Canada (soit une part de 6,6 %).

En 2014, la valeur globale des échanges commerciaux du Canada, y compris les exportations et les importations, se chiffrait à 83,3 milliards de dollars, ce qui représentait 3,8 % de la totalité des échanges mondiaux de produits agricoles et agroalimentaires.

« Le dynamisme des exportations canadiennes de produits agricoles et de produits alimentaires transformés est tributaire d’un accès à des marchés internationaux qui jouissent d’une économie solide, selon M. Gervais. La diversification de nos exportations vers de nouveaux marchés est l’une des meilleures façons d’atténuer le risque lié aux perturbations potentielles des échanges avec les États?Unis, qui sont le plus important partenaire commercial du Canada. »

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *