Revitaliser une église en fabricant du fromage !

Pierre Paradis, ministre de l’agriculture, a inauguré en décembre la nouvelle salle d’affinage de la Fromagerie du Presbytère à Sainte-Élizabeth de Warwick où un robot à la fine pointe technologique unique en Amérique du Nord voit au frottage et au retournement des meules de Louis d’Or. Construit au cœur de l’église du village, ce projet d’envergure, a nécessité un investissement de plus d’1 million de dollars. Sainte-Elizabeth de Warwick est probablement le premier village au Québec à avoir transformé son église en fromagerie. Les festivités se sont finies dans la bonne humeur  par la coupe d’une meule de bleu plutôt que la coupe traditionnelle d’un ruban.

Après des débats houleux, comme l’a confirmé le maire du village, Luc Leblanc, “Jean Morin et sa famille ont réussi le pari de transformer ce lieu de culte pour leur besoin industriel mais aussi en chapelle et galerie d’art“. La nouvelle destination de l’église n’a pas été admise par tous dès le départ à en croire le maire : “ Quand Jean a acheté le presbytère ça a fait jaser. Quand il a acheté l’église, ça a fait crier !“ a-t-il dit. Sainte-Élizabeth de Warwick a toutefois au final fait preuve de beaucoup d’originalité. “ En attendant, ici, la fromagerie ça fait virer l’économie“ a admis le maire du village de 374 âmes.

Le ministre Paradis s’est dit  fier de participer à l’inauguration des nouvelles installations de la Fromagerie du Presbytère : “`C’est un honneur et un privilège car c’est avec des fromages comme ceux fabriqués ici que nous avons bâti la solide réputation des fromages fins québécois. Votre dynamisme et votre constant souci d’innovation sont les meilleurs outils pour relever les nombreux défis qui vous attendent. Les artisans fromagers savent être à l’écoute des consommateurs“ a précisé le ministre à l’attention de la famille Morin.

“ Il faut être prêts quand la hausse des quotas d’importations de l’Europe va arriver. Il y a actuellement 20 400 tonnes par an en provenance d’Europe, il y en aura 17 000 tonnes de plus avec l’accord Canada-Europe. Il faut aussi voir le PTP comme une opportunité pour faire connaitre nos produits québécois à 800 millions de consommateurs.“ a-t-il ajouté.

Jean Morin après avoir présenté sa relève, ses trois garçons diplômés de McGill et sa fille en études à L’ITA de Ste-Hyacinthe et, avoir remercié sa mère présente lors de l’inauguration, a dit espérer que la poursuite des efforts de la famille Morin se fasse au-delà de la nouvelle génération immédiate en regardant sa petite fille de quelques mois assise devant lui. Il a ensuite remercié chaleureusement le ministre Paradis pour sa venue et lui a proposé une visite de la nouvelle salle d’affinage où la complicité entre les deux hommes était évidente. “ Avoir une salle d’affinage dans une église, c’est être proche du Paradis“ a lâché avec humour M.Morin.

 

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