« Je souhaite que quelque chose reste à Bromont après les jeux. Je ne suis pas là pour construire un chapiteau et tout démonter ensuite ». Ainsi s’exprime Luc Fournier, le Président du comité organisateur des Jeux Équestres mondiaux de 2018 (COJEM), qui auront lieu à Bromont, cette année-là, du 12 au 26 août. La Vie agricole, média officiel pour les JEM 2010 et JEM 2014, assistait cette semaine à la conférence de presse au Château Bromont.
Plus de 300 000 visiteurs
L’objectif est ambitieux : plus de 300 000 visiteurs, 65 pays participants, toutes les épreuves, ou presque, rassemblées au même endroit : « cela sera plus facile qu’en Normandie en 2014, où il fallait se déplacer de site en site », dit Luc Fournier. « C’est un élément de vente assez fort pour attirer les participants, les commandites et les entreprises qui vont louer un emplacement sur place ».
Créer un village « olympique » et construire un manège durable pour favoriser l’équitation à Bromont.
L’élément structurant sera de créer un véritable village olympique autour d’un nouveau manège, construit en dur et qui survivra aux épreuves. L’architecte Pierre Thibault vient de proposer une nouvelle maquette, dont la robe et le nouveau design semblent soutenus par la population.
Un symbole fort pour favoriser les activités équestres dans la région. Le village sera sans voitures et desservi par des navettes depuis les emplacements de stationnement.
Le COJEM a réalisé une entente entre la SACS (société d’agriculture du Comté de Shefford) et la Ville de Bromont. Résultat, un terrain suffisant a été dégagé et un bail emphytéotique (à long terme) concédé pour la construction du manège.
Déjà près de 20 millions de $ d’argent public
Ces préparatifs sont soutenus. Le Gouvernement du Québec s’est engagé à contribuer au projet, 5 millions $ pour participer aux constructions et aménagements et près de 9 millions $ pour aider en trésorerie.
Le Gouvernement fédéral s’est aussi engagé, comme le Québec, sur une première tranche de 5 millions $ pour les immobilisations.
Une demande lui a été formulée pour contribuer également à la trésorerie, en espérant le même montant que Québec a déjà accepté.
Mais ce n’est pas suffisant : le budget d’opérations est de 72 millions$ (en augmentation en raison de la hausse de l’Euro et du Franc suisse par rapport au Dollar Can). Il y aura des coûts de déplacement et douaniers pour faire venir les chevaux.
Le budget de construction et d’aménagements est de l’ordre de 20 millions$.
Comment financer la différence ?
Luc Fournier parle de la billetterie, des commandites, des dons, des concessions, des aides ministérielles complémentaires, etc…
« Nous avons encore le temps à près de deux ans ½ de l’évènement. Nous trouverons des solutions, nous sommes là pour cela. Et puis il y a déjà plus de 800 bénévoles ».
Son premier souci est le manque de trésorerie, puisque les banques ne peuvent pas prêter pour un événement unique. Alors il jongle, notamment pour les engagements avec les fournisseurs. Son enthousiasme et son optimisme sont communicatifs.
L’hébergement est parmi ses fardeaux à résoudre : il envisage de loger les gens vers Magog et Sherbrooke et dans la région de Montréal, puisqu’il existe plusieurs festivals dans la région de Granby aux mêmes dates.
Il essaye de trouver des maisons ou des chambres chez l’habitant.
Il fait aussi appel à des entreprises spécialisées pour réserver des chambres en grand nombre.
Pour l’aider, une équipe se met en place. « Il faut créer 25 services, depuis le sport jusqu’au développement durable, en passant par les services numériques, de communication, d’information. Il est également nécessaire d’organiser 25 000 accréditations ».
Il veut être à l’avant-garde dans tous ces domaines.
« Le planning sera respecté », dit-il, « nous avons des marges de sécurité ».
Il veut que ce soit une grande fête dédiée à la beauté de l’équitation et des chevaux. Plus un happening qu’une grande épreuve purement sportive.