André Labonté, président de l’association des expositions agricoles du Québec (AEAQ), qui a échangé avec La Vie agricole ce lundi, doute d’une relance à Montmagny pour 2016. “ Si on se fie à ce qu’il se dit, c’est comme impossible“, a-t-il dit lorsque nous lui avons demandé s’il croit encore à une relance de l’exposition provinciale à Montmagny.
2016 à Montmagny ou ailleurs ?
“ À mon avis, personne ne va lever la main demain matin avec la situation comme elle est là“ a-t-il confié à La Vie agricole.
“ Il est difficile pour moi de vous dire si M. Boulet est réaliste ou pas, mais c’est sûr que c’est son bébé. Quand c’est ton bébé, tu te débats, mais bonne chance ! Par contre s’il y a du vouloir et une bonne équipe rien n’est impossible ! “
Il nous a confié être moins au courant que nous du fonds de l’histoire et a précisé que l’essentiel des informations liées à ce dossier sort sur notre site web.
Montmagny aurait-elle été impatiente ?
“ On est moins au courant que vous. Mais la première erreur a été de dire que c’est la faute du MAPAQ. Le délai de la confirmation du financement, c’est le même problème pour tout le monde dans la province“. Si tout le monde avait eu la même ligne, tout le monde aurait déclaré forfait, nous a-t-il fait comprendre.
“ On a su comme tout le monde par votre journal la situation vendredi. On a un conseil d’administration cette semaine. On va étudier la situation. C’est sûr que théoriquement, ne pas avoir en 2016 de jugement d’animaux, on ne veut pas, mais faut voir ce qui est réaliste ! “
“Le MAPAQ a créé un comité d’évaluations des expositions agricoles. L’AEAQ a été consultée comme jamais, mais là on attend le rapport du ministère“ a-t-il ajouté.
À Montmagny la première année, ils ont peut-être vu grand de dire M. Labonté : “ C’est beau surévaluer, mais quand tu as des grandes tentes et pas d’animaux dedans, il faut se poser des questions. “
Mme Dionne absente !
Il s’étonne aussi d’avoir obtenu une lettre de la présidente de l’exposition provinciale à Montmagny, Mme Sylvie Dionne, qui lui confirmait la tenue de l’évènement en 2016 alors que là, il n’est même pas capable d’obtenir une rencontre téléphonique avec elle. “ Il faut qu’à titre d’AEAQ on sache ce qu’il advient, car on leur loue du matériel en général et puis il y a une assemblée générale des expositions agricoles du Québec le 29 avril prochain où des questions vont venir de la salle“, dit-il.
Concernant un retour à Québec
“ C’est sûr que suite à cette nouvelle des approches vont se faire. La semaine passée les éleveurs qu’on a rencontrés étaient à 97 % en faveur d’un retour à Québec, mais pas dans n’importe quelle condition. Il faut que ce soit intéressant pour les éleveurs et pour M. et Mme tout le monde !“
Une exposition provinciale éclatée dans la province
“ C’est une idée qui circule, mais ça serait alors comme une finale des races. Je ne crois pas que le MAPAQ soit contre l’idée. Mais tout ce tapage à la dernière minute ne nous aide pas à envisager un évènement plus hot ailleurs“. Il précisera que s’il y a éclatement, il faudrait que ce soit un projet pilote et que chaque exposition récupère certaines races selon son expertise, toutes les expositions n’étant pas équipées par exemple pour accueillir des chevaux, dit-il.
Rôle des fédérations ? “Plus un problème du gouvernement que de L’UPA !“
“ Quand Stéphane Billette vous dit que c’est aussi le rôle des fédérations, il faut rappeler que le gouvernement a coupé dans le financement des associations de races. Et l’UPA ne met pas d’argent dans ce type d’activités. Ce n’est qu’un partenaire de certaines expositions“ nous rappelle M. Labonté qui voit le problème actuel plus dans la cour du gouvernement que de L’UPA.
Des associations plus responsables ?
Dans la même veine que ce que nous disait Christian Pons en mars 2014, M. Labonté ajoute : “ Il est vrai que dans le passé les associations recevaient de l’argent et c’était un acquis. Il va falloir qu’elles pensent plus en termes de partenariat avec les expositions. Souvent les associations venaient, partaient avec les profits, mais ne s’intéressaient pas aux dépenses. Quand on devient conscients des coûts des activités, on trouve des solutions“
Et Pons ?
M.Labonté nous a confirmé au cours de l’entretien, que Christian Pons, ancien directeur général de la SACM de Montmagny et de l’exposition provinciale est encore administrateur de l’AEAQ. C’est même le conseil d’administration de la SACM de Montmagny qui aurait signifié vouloir le garder comme délégué à l’AEAQ lorsqu’ils ont mis fin à son contrat. Maintenant que l’exposition provinciale risque d’être annulée, il faudra voir ce qu’il advient de ce poste.