C’est à croire que les producteurs de lait ( affiliés à Agropur) veulent tout : le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière! Entre la loi et la morale, il y a une marge mais quand même. Le monde politique a toujours regorgé d’exemples où on ne fait pas ce qu’on dit. Mais dans le monde agricole aussi plusieurs se tiennent sur la clôture !
Alors que Saputo dit clairement être à l’aise d’importer du lait diafiltré, Agropur joue les vierges offensées mais fait de même au nom de la soi-disant compétitivité. Ah, elle a bon dos celle-là ! Mais les producteurs de lait affiliés à Agropur ne devraient-ils pas manifester devant chez Agropur avant de manifester chez Parmalat pour signifier à leur conseil d’administration qu’il doit respecter ses membres et stopper les importations de lait diafiltré ? Pourquoi une coopérative ontarienne le ferait et celle du Québec non ? Est-ce là un signe de société distincte ?
Que Saputo et Parmalat soient diabolisées, c’est de bonne guerre, mais au moins ils sont clairs. Ils ne veulent pas stopper les importations de protéines laitières et seraient même plutôt en faveur de la fin de la gestion de l’offre. Il est important de les contester pour la bonne marche du Québec de demain, mais il faut que les bottines suivent les babines ! On ne peut pas critiquer des compagnies privées sans en faire autant avec une coopérative sur laquelle plusieurs ont un certain contrôle !
Il est invraisemblable de retrouver ces dernières semaines à la même table les représentants de l’UPA et des Producteurs de lait ( PLQ) avec le ministre de l’Agriculture et le président d’Agropur, tous en train d’exiger qu’Ottawa organise ses frontières quand l’un des joueurs, Agropur en l’occurrence, profite de la situation ouvertement ! Pourquoi n’est-il pas traité de la même façon que les multinationales contestées ?
C’est comme si les producteurs de lait voulaient la fin des importations de lait diafiltré dans la poche gauche mais se remplissaient la poche droite des ristournes généreuses de leur coopérative complice des importations ! N'est-ce pas ce qu’on appelle, vouloir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière ?