Diane Gilbert de la ferme Benoît et Diane Gilbert et Fils inc.
à Saint-Henri-de-Taillon au Lac-Saint-Jean s’inquiète de la situation de certains producteurs qui ne passeront pas à travers cette crise déclenchée par les importations massives de lait diafiltré. Elle s’est confiée à La Vie agricole.
Comme disait mon grand-père: rendu au bout ça revire.
“C’est sûr qu'il y aura des pressions de notre part. Ça affecte tout le monde ! Il y a des producteurs de lait qui ne passeront pas au travers. On est rendu au bout. Comme disait mon grand-père: rendu au bout ça revire.C'est très très inquiétant!“ dit-elle.
Mettre des policiers aux frontières
“Ça vient des États-Unis. Faut plus laisser entrer ça. Faut stopper ça aux frontières. C’est mal classifié. Nous on n'a pas le droit d'utiliser des hormones de croissance pour augmenter la production. Eux ils ne tiennent pas compte du bien-être animal. Il faut des policiers aux frontières pour faire respecter les normes“.
Nos pertes monétaires ce sont des salaires que l'on ne paiera pas et de l'argent qui ne sera pas dépensé et réinvesti a confié Diane Gilbert à La Vie agricole.
“On a une ferme moyenne avec 120 vaches laitières et on perd 75 000$ par année. C'est de l'argent que l'on n'investira pas pour développer la ferme. Ça cause des problèmes à l'économie. Ce sont des salaires que l'on ne paiera pas et de l'argent qui ne sera pas dépensé et réinvesti“.
Si ailleurs, ils n'en veulent pas, alors pourquoi on le prendrait ? se demande-t-elle en parlant du lait diafiltré.
La faute aux politiciens
“Le gouvernement avait dit qu'il allait régler ça dans 100 jours. Ils sont passés et rien ne se passe. C’est bien à espérer qu’il y aura un règlement avant l’été. Ils font traîner ça en longueur. Le ministre de l'Agriculture n’est pas vite et le fédéral ne se préoccupe pas de nos agriculteurs. Ils parlent d’autres choses. Nous ça nous dérange, mais le pouvoir n'est pas entre nos mains. On fait nos demandes et c'est à eux de réagir. C’est sournois ce qui se passe. Les Producteurs Lait Québec travaillent fortement pour nous aider à stopper ça. C'est pas simple et pas facile à vivre la politique!“
Pour Diane Gilbert, le problème se sont les transformateurs qui achètent et utilisent ce concentré de protéines. Pour elle, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus en plus pauvres.
“Le problème se sont les transformateurs qui achètent et utilisent ce concentré de protéines, ce lait diafiltré. Ils veulent être compétitifs et faire de l'argent. Ils produisent plus et ça leur coûte moins cher. C'est pas le consommateur qui s’enrichit. C'est toujours pareil: les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus en plus pauvres“.
La petite Vache bleue pour de vrais produits de chez nous !
“Le logo de la petite vache bleue, il faut le conserver. Ça garantit que c'est 100% produits canadiens, mais il faut le faire respecter. Ça dit que ce sont de vrais produits de chez nous“, conclut-elle.