Quand on fait l’examen du prix des denrées agricoles aux États-Unis comparativement à ce que l’on voit sur nos tablettes de supermarchés au Québec, il y a lieu de se poser des questions. Sauf quelques rares exceptions, le prix des produits agros (viandes diverses, fruits et légumes) demeure beaucoup trop élevé. Et ce n’est sans doute pas la faute des producteurs d’ici.
Lorsqu’on regarde les domaines où le produit est contrôlé ou régi par une mise en marché, le prix devient carrément prohibitif par rapport au reste du territoire Nord-Américain.
Ainsi, les produits laitiers et la volaille sont du simple au double, parfois même au triple et au quadruple. Cette situation n’a aucun sens pour le consommateur qui faute de demeurer à proximité des frontières américaines est pris en otage littéralement dans un marché complètement captif.
Premièrement, il existe un sérieux problème de relation publique auprès des consommateurs, car personne parmi le commun des mortels n’est capable de comprendre aisément les mécanismes de la mise en marché. Bien que louable dans sa finalité celle de protéger les producteurs québécois la mise en marché représente toujours un attrape-nigaud pour le consommateur.
À cette enseigne, la job de relation publique des grandes organisations syndicales ou gouvernementales a fait lamentablement défaut. On ne comprend rien, mais on a tous le sentiment “ de se faire avoir”.
Mais qu’en est-il vraiment? Est-ce que les normes environnementales sont devenues à ce point complexes au Québec que nous devons maintenant en payer chèrement le prix? Quelle est la proportion des coûts environnementaux dans ma livre de beurre à 5,49$ (vendue pourtant 2,30$ dans l’État de NY) ? Ou de mon litre de lait à 1,82$ (vendue pourtant 0,44$ dans l’État de NY) ? Ou même de la poitrine de poulet désossée à 6,30$ la livre (vendue pourtant 1,09$ la livre dans l’État de NY) ? Sans parler de la douzaine d’oeufs à 3,50$ (vendue pourtant 0,70$ dans l’État de NY)…?
Où est-ce devenu comme en France où l’on assiste à une révolte des agriculteurs envers les grossistes de l’alimentation et les supermarchés qui prennent tellement de marge de profits qu’on finit par payer le gros prix, et qu’en bout de piste, il ne reste que des grenailles pour ceux et celles qui produisent à la base? Sommes-nous rendus dans ce genre de mafia organisée pour étouffer à la fois le producteur agricole et le consommateur? Peut-être n’avons-nous plus les moyens de nos principes environnementaux. Et peut-être aussi n’avons-nous pas encore levé le voile sur ceux qui profitent de l’agriculture pour s’en mettre plein les poches. Le tout au détriment des producteurs de chez nous !