Un autre producteur laitier qui abandonne

 Jean-Pierre Blais, propriétaire de la ferme Duo-Lait, rejoint par La Vie agricole n’est pas amer mais déçu de ne pas voir sa ferme laitière poursuive ses activités. Lui qui opérait un troupeau de 125 vaches encore le mois dernier, vient de mettre toutes ses vaches à l’encan. Soixante de ses vaches sont allées au même producteur. Ses quatre enfants ayant des professions extérieures à la ferme, il lui aurait fallu de la relève non apparentée.

Ce qu’il semble réussir pour la portion grande culture, en ayant trouvé une relève non apparentée, n’aura pas été possible dans le lait. « Il n’y a pas assez de programmes pour accompagner les jeunes non apparentés», de dire M. Blais.

«J’étais prêt à laisser 500 000 $ sur la table et vendre moins cher et “backer“ un autre 500 000 $ mais il n’y avait pas les crédits d’impôt nécessaires pour finaliser le montage», nous a confié M. Blais qui a dû se résoudre à envoyer ses vaches à l’encan.

Pour M. Blais avec le système actuel, l’agriculture ne peut rester qu’une agriculture entre agriculteurs : « Il faut aussi dire la vérité. L’agriculture même automatisée c’est plus que 40h par semaine. Il faut toujours en faire plus pour qu’il en reste à la fin. L’agriculture n’y échappera pas. L’UPA parle beaucoup de fermes familiales mais 200 vaches aussi c’est une ferme familiale. Et ça va aller vers des exploitations de 400 à 600 vaches. La gestion de l’offre ne réglera pas tout. Ça a aidé à avoir des prix stables. Elle n’est pas appelée à disparaître mais un jeune aujourd’hui aura besoin d’un minimum de 200 à 250 vaches pour s’en sortir», de conclure M.Blais.

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