L’accord Canada-Europe pourrait-il mourir comme le PTP?

Pendant que Donald Trump vient de stopper le partenariat Transpacifique (PTP), un collectif d'organisations et de syndicats a organisé samedi une «journée européenne d'actions», en France et dans l'Union européenne, contre l’accord de libre-échange entre l'UE et le Canada (AECG/CETA) nous apprend le quotidien Le Figaro. Les forces protectionnistes en action aux États-Unis pourraient-elles amener l’accord Canada-Europe souligné en grande pompe à Montréal le 13 octobre dernier, par Philippe Couillard, Manuel Valls et Justin Trudeau, à vivre le même sort que le PTP ?

Plus de 50 actions (manifestations, rassemblements, tractages, etc.) en France, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne, en  Irlande, en Italie se sont mises en place pour dénoncer le vote en février prochain au Parlement européen.

Suppression de 99 % des droits de douane, ça fait peur en Europe !

Cet accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada prévoit doper de 25 % les échanges commerciaux des biens et services entre les deux parties. Il supprime 99% des droits de douane entre l'UE et le Canada, tout en ouvrant aux entreprises européennes l'accès aux marchés publics canadiens. Et vice-versa.

Si le traité faciliterait l'accès au marché nord-américain pour les exportateurs français, les compagnies plus dépendantes du marché intérieur français seront vulnérables face à l'arrivée de la concurrence canadienne craint-on en Europe. Le politologue Thomas Guénolé a déclaré au Figaro : «Les populations ouvrières et les populations profession intermédiaire seront perdantes».

Les agriculteurs européens sur le qui-vive !

L'ouverture du marché agricole inquiète les acteurs du secteur agricole. La filière bovine est la plus inquiète. Selon Emmanuel Aze, de la Confédération paysanne française, l'octroi de contingents supplémentaires à droits de douane nuls de viande bovine et porcine canadienne à destination de l'Europe va «accentuer la fragilisation de ces filières dans l'Union européenne, ainsi que la fuite en avant vers une agriculture industrielle» a-t-il confié au quotidien français. Les industriels canadiens de l'agroalimentaire, de leur côté, sont séduits sur les perspectives positives que présente cet accord.

Si les appellations d’origine contrôlée protégée dans cet accord comme :«Roquefort», «Comté» ou «Cantal»  pourraient être gagnantes à l’exportation, les fromagers canadiens restent très inquiets sur leur sort. Certains en Europe craignent quant  à eux le danger de se voir un jour imposer la viande aux hormones et les OGM par les Canadiens. Après le PTP, l'accord Canada/Europe survivra-t-il aux élans protectionnistes à travers le monde ?

 

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