Depuis hier le ministre Paradis est à la Une de tous les journaux généralistes! Jamais l’agriculture n’a eu autant de couverture médiatique! Dans un premier temps, on nous annonçait une chute de cheval et une commotion cérébrale subies par le ministre de l’Agriculture. Si cette chute est déclarée ce soir comme bien réelle par son attachée de presse Laurence Lemieux-Veilleux, d’autres informations beaucoup plus dommageables pour la réputation de Pierre Paradis circulent. On a appris ce soir que le premier ministre du Québec Philippe Couillard, pourtant l’un de ses plus grands défenseurs, l’a lâché. L’UPA, en conflit avec Pierre Paradis depuis des mois, doit se trouver bénie des dieux maintenant que Pierre Paradis est démis de ses fonctions suite à une plainte pour harcèlement. Mais qui sera le prochain agitateur du secteur agricole?
On sait que L’UPA met tout en œuvre depuis des mois pour déstabiliser le ministre de l’Agriculture Pierre Paradis et obtenir sa démission, mais en vain tant celui-ci avait le soutien indéfectible du premier ministre et du caucus libéral jusqu’à aujourd’hui. Ce soir comme disaient plusieurs sur Twitter, «ça doit sabrer le champagne dans la tour de Longueuil !». Paradis avait dans sa ligne de mire l’UPA et ça ne faisait pas l’affaire de ce puissant lobby !
Plus grave que la commotion cérébrale !
Hier, on apprenait que Pierre Paradis avait chuté à cheval et subi une commotion cérébrale. Aujourd’hui tout a changé. Philippe Couillard lui a retiré son ministère et l’a exclu du caucus libéral. Les médias généralistes rapportent qu’il se serait battu dans un bar de Québec et qu’il subirait une enquête de la Sûreté du Québec, mais plus grave encore, ils déclarent qu’une ancienne employée de son cabinet politique aurait porté plainte pour harcèlement sexuel. Son actuelle attachée de presse, Laurence Lemieux-Veilleux, a déclaré à La Vie agricole, que Pierre Paradis incapable de s’exprimer devant les médias en raison de sa commotion cérébrale, aurait précisé «qu’il n’a commis aucun geste répréhensible et qu’il n’a jamais eu contact avec la Sûreté du Québec».
Lessard voudra-t-il permettre à l’agriculture d’entrer dans la modernité ?
Chose certaine on entre donc dans une période humainement fort difficile pour celui qui représentait l’agriculture hier encore, mais une chose est sûre aussi, la nomination de Laurent Lessard qui se devait temporaire risque de perdurer. À moins que le premier ministre Philippe Couillard opère un remaniement ministériel attendu et dans ce cas, le nouveau ministre de l’Agriculture tout désigné pourrait fort bien être le whip en chef actuel, Stéphane Billette. Jeune et dynamique, provenant du milieu agricole et connu pour son discours et sa capacité de permettre à l’agriculture d’entrer dans la modernité.
Laurent Lessard, bien que respectable, a été ministre dans les années 2010-2011 à l’Agriculture après le décès de Claude Béchard. Mais il n’avait pas fait preuve du même dynamisme que le défunt Béchard. Il reste perçu comme un ministre d’appareil, presque interchangeable, mais certainement pas comme celui qui pourrait défendre à bras le corps un secteur pourtant névralgique au Québec.
L’agriculture qui reste un enjeu majeur au cœur de l’économie québécoise a besoin d’un homme en capacité d’ébranler des institutions cimentées dans une réalité figée dans l’ancien temps. Si Laurent Lessard est l’homme de la situation, il devra le démontrer très rapidement, car son passage à l’agriculture n’a pas été empreint dans les années 2010-2011 d’une démonstration irréfutable d’un grand courage politique pour permettre au MAPAQ de reprendre le contrôle de son secteur face à un syndicat de plus en plus puissant et indépendant de la volonté de l’État québécois.
Comme nous le disions en introduction: ce soir l’UPA, bousculée par Béchard disparu trop vite par la maladie, puis par Paradis, écarté pour des accusations sur sa «conduite», doit se trouver bénie des dieux de toujours voir écartés les seuls ministres qui depuis Garon lui résistent !