Stéphane Billette était hier soir le conférencier invité de l’assemblée générale des Céréaliers du Québec. Il a souhaité que cette rencontre entre lui et les producteurs soit un échange pour mieux comprendre les attentes de producteurs de terrain et pour être en mesure de rapporter l’information juste auprès du nouveau ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard.« Je vous ai entendu!», leur a-t-il dit.
« On ne sort pas l’agriculture d’un gars.», Billette
Jacques Cartier, président du Conseil des entrepreneurs agricoles, organisation sœur des Céréaliers du Québec, a présenté Stéphane Billette qui, a-t-il dit, a été tour à tour, « Producteur laitier de 1995 à 2003, puis commissaire industriel, directeur général de Centre local de développement, député depuis 2008 et maintenant whip en chef du gouvernement Couillard.»
Stéphane Billette s’est dit très heureux d’être en présence de producteurs. Après avoir parlé de ses propres expériences à conduire des moissonneuses-batteuses ou à faire des prémix, et après avoir évoqué les souvenirs de son père en lien avec le monde agricole, il a rappelé : «On ne sort pas l’agriculture d’un gars.»
Un échange plus qu’un discours
«Votre voix est importante, je suis là pour vous écouter et j’ai toujours dit : il faut écouter jusqu’au dernier agriculteur du dernier rang. Vous êtes le secteur d’activité le plus important au Québec et, oui, on est des entrepreneurs en agriculture. J’aime le titre de votre association, le Conseil des entrepreneurs agricoles.», a déclaré Stéphane Billette devant les producteurs venus l’entendre.
Des défis majeurs attendent l’agriculture dit Billette
«Pierre Paradis a lancé un Sommet et a démontré qu’il faut voir cela global avec les consommateurs, les transformateurs et les distributeurs, mais nous avons des défis devant nous :
-La stratégie des pesticides
-La stratégie du plan d’action des grains
-Le dossier des taxes agricoles qui est très important, car les augmentations des terres est réelle et beaucoup plus que le résidentiel. Il va falloir se parler et régler et arrêter de pelleter par en avant.
-Le marché américain qui est une menace importante pour la gestion de l’offre et la production laitière. C’est écrit noir sur blanc dans les notes de Trump.
-La ferme familiale, car il faut garder nos fermes familiales. On ne veut pas de fermes de 10 000 vaches comme aux États-Unis.
-La loi sur le zonage agricole car il faut moderniser la CPTAQ.» a déclaré Stéphane Billette.
Des questions précises dans la salle
Face à une salle de producteurs qui lui ont posé des questions très claires quant à leur avenir dans le monde agricole, Stéphane Billette a précisé : «Je suis là pour rapporter tout ça à Laurent Lessard. Il sait que j’arrive demain avec une liste d’épicerie!»
Lorsque certains ont critiqué le système de la régie des marchés et la loi sur le monopole syndical, Stéphane Billette a rappelé : « Le débat devra avoir lieu. M. Couillard l’a dit aussi. Mais là, c’est à Laurent Lessard de gérer ça! Mais j’entends votre demande de pluralité syndicale et je suis là pour ramener de l’information au ministre de l’Agriculture.»
Sur la loi de la mise en marché qui date de plus de 50 ans comme le rappelaient certains producteurs, Stéphane Billette a dit reconnaître qu’aujourd’hui les marchés évoluent à la minute et qu’il faudra s’adapter :
« Nos lois ont été faites pour des agriculteurs et on est maintenant face à des entrepreneurs. Les lois doivent s’adapter.», a-t-il dit.
Lorsqu’un producteur a finalement dit au micro: « L’UPA est trop présente dans les décisions. Somme- nous des hors-la-loi ? On veut un statut!», Stéphane Billette lui a répondu : «Je vous ai entendu et le message sera transmis à Laurent Lessard»
Plusieurs dans la salle, séduits par la personnalité et sa connaissance du milieu agricole, ont exprimé le souhait, si Laurent Lessard reste au ministère des Transports, de voir Stéphane Billette, accéder au poste de ministre de l’Agriculture.