Maxime Bernier dont on sait son parti pris pour la mise à mort de la gestion de l’offre est monté d’un cran récemment dans le débat à Québec qui exposait les 13 prétendants à la chefferie du Parti conservateur au Canada. « Je vais mettre fin au système de gestion de l’offre et au cartel de l’UPA qui font en sorte que les consommateurs paient leurs œufs, leur lait et leur poulet beaucoup trop cher», a-t-il alors déclaré.
Le lapsus
La Vie agricole lui a écrit pour lui préciser que s’il est clair qu’une fois premier ministre du Canada, il lui est possible de mettre un terme à la gestion de l’offre, il n’avait pas expliqué encore comment il mettrait fin au monopole syndical agricole de l’UPA au Québec, qui est certes une particularité de la province dans le Canada tout entier, mais qui a été obtenu dans le cadre législatif québécois. Après cette première question d’autres lui ont aussi été acheminées pour mieux comprendre sa vision de l’agriculture.
Son attaché de presse Maxime Huppé nous alors répondu : « C’était un lapsus, M. Bernier parlait du cartel de la gestion de l’offre soutenu par l’UPA. Et je crois que toutes les autres questions découlent de ce malentendu. Maxime Bernier est un fier défenseur de la Constitution et n’ira jamais s’ingérer dans les champs de compétence de provinces s’il est élu premier ministre du Canada».
La Vie agricole a donc réitéré quelques questions pour précisions :
-Maxime Bernier a-t-il déjà rencontré les associations qui revendiquent le statut de syndicat au Québec ( Union paysanne et CEA) ?
-Et si non, est-ce qu’il a l’intention de les rencontrer ?
-Est-il à l’aise avec un scénario qui donne le contrôle des plans conjoints de mise en marché à d’autres acteurs que l’UPA ( dont l’union paysanne, le CEA, les représentants de consommateurs etc ) ou tient-il absolument à ce que toutes les productions soient en libre-marché ?
-Est-il favorable à la représentation syndicale plurielle ( UPA, Union paysanne, CEA ) ?
-Sera-t-il présent à l’une des rencontres du Sommet de l’Alimentation en février et mai pour échanger avec les transformateurs et les producteurs ?
La prudence
Ce à quoi son équipe a répondu : « La réglementation encadrant l’UPA est provinciale comme vous l’avez souligné donc il ne serait pas opportun de commenter là-dessus. Pour ce qui est de la position de monsieur Bernier, elle est très claire. Il est pour le libre marché et non pas en faveur d’un type de cartel différent. Je ne peux commenter davantage sur les autres questions.»